1 - Taverne de Nimes

Dequerne

Dequerne entra dans l'établissement d'un pas lourd, harassé et courbatu à cause d'une chevauchée de plus de neuf heures.
Il s'avança jusqu'au comptoir et, se penchant en direction de l'aubergiste, il demanda une chambrée et un calva salutaire qui pourrai pour un temps le soulager.

Jetant quelques deniers dans la main de l'hôtelier, il prit sa clé et alla s'installer à une table puis, déposant sa besace sur le tabouret d'à coté, il s'assit et étendit ses jambes endolories sous la table.

Il était rompu, prenant son verre en main, il fit tourner l'alcool à l'intérieur de celui-ci, et regardait le fluide parcourir les parois.
Il était pensif, et n'avait pas le coeur à faire autre chose que de rester là, à déguster son spiritueux favori, et à enfin soufflé un peu.

Regardant les clients de l'établissement d'un air distrait, les voyant rire, narrer des exploits imaginaires, et des conquêtes improbables, Dequerne sentait sa tête bourdonner et ses muscles commençaient à se détendre, songeant à demain, il but par petites lampées le liquide orangeâtre qui glissai doucement sur sa langue. Terrassé par la fatigue, il sombra dans ses pensées.
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Bellinda La Démone

Hyldra et Bellinda quittèrent Clermont pour descendre vers le sud, après avoir pris connaissance par deux vieilles rombières de bénitier, que la Main noire se dirigeait sur le Languedoc. Le chemin fût très long. Elles décidèrent de faire une énième halte sur Nimes. Le rythme de vie des deux soeurs allait changer, laissant derrières elles, leur passage des deux poupées meurtrières.
La hâte du changement, les poussaient sans cesse vers d'autres buts, d'autres victimes, se donnant de nouveaux objectifs machiavéliques...

La nuit descendait. D’épais nuages cachaient les trois quart d'une lune lumineuse, qui illuminait de ses rayons fantomatiques, les toits des maisons. Les deux frangines marchaient silencieusement à travers les ruelles, tenant par la bride leurs montures qu'elles avaient volés en contre bas de la cathédrale de Clermont, ou elles avaient entendu un type crier:
"Pour la Main Noire".
Intéressée par ce genre d'organisation, elles décidèrent de se renseigner auprès des villageois du coin, pour tenter d'intégrer leur groupe. Voyant une auberge, elles attachèrent leurs chevaux à la barrière de bois, pénétrèrent dans la taverne "Le CLEF" plongé dans une semi pénombre, afin de se désaltérer et se reposer. Les flammes des torches accrochées au mur, vacillaient.

Elles s’assirent à l’une des tables au fond de la salle, pour être tranquilles, à l'écart d'oreilles indiscrètes. Bellinda se leva, se dirigea vers le comptoir, plaqué de plomb, demanda au tavernier, s'il y avait une chambre de libre et commander deux lourdes chopes de cervoise, qu'elle ramena à leur table. Au retour, elle vit un beau brun.
" hummmmmm ! peut être un petit amusement avec lui cette nuit"
pensa t'elle. Elle entrebâilla sa longue cape, laissant voir une tunique transparente largement ouverte dévoilant sa poitrine, le fixant au passage, arborant un rictus sadique. Une fois prés d'Hyldra, elles trinquèrent et commençèrent à parler de la Main noire... Bellinda entama le sujet:

" Bon Hyldra ! dés demain, on se met en recherche, pour en savoir plus sur le clan de la main noire. Ce qu'ils y font, ou se situe leur fief etc... qu'en dis tu ?"
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*Hyldra*

Cela faisait plusieurs jours que les sœurs scandinaves, Bellinda et Hyldra, n’avaient pas fait de halte, digne de ce nom. Elles s’étaient seulement contentées de s’arrêter, prenant juste le temps de se reposer et de sustenter un peu, poussées par leur élan de curiosité et leur impatience à découvrir un peu plus ce Clan. Elles avaient vu à l’œuvre quelques uns de ses membres à Clermont, sur le parvis de la cathédrale. Cette organisation avait réussi à dérober une relique d’un Saint, là bas, laissant sur leur passage un sacré foutoir. A la fois impressionnées et attirées par la désinvolture et l’impudence dont ils avaient fait preuve, ainsi que leur côté téméraire, les deux sœurs ne purent s’empêcher de chercher à en savoir plus sur ce Clan, dont le nom avait été scandé sur la place de la cathédrale, par l’un des membre afin d’attirer l’attention sur lui.
Le seul renseignement que les frangines avaient réussi à obtenir, était que cette organisation cherchait à rejoindre le Languedoc. C’était donc la raison de la présence des deux poupées scandinaves dans cette région. Selon elles, ce Clan méritait qu’elles lui portent leur attention et leur intérêt. Cette pulsion arrivait de surcroît à point nommé, elles qui commençaient à ressentir un certain besoin de changements, et à rechercher de nouvelles aventures…

Arrivées à Nîmes, Bellinda et Hyldra décidèrent d’y faire un arrêt plus prolongé profitant du confort d’une auberge pour une nuit. Cette escale n’était pas de refus pour la cadette, qui poussa un soupir de satisfaction et de contentement lorsqu’une taverne se profila sous leurs yeux. Sa gorge commençait à se dessécher et son estomac à crier famine.
Suivant le pas de son aînée, Hyldra pénétra à son tour dans la bâtisse ne se préoccupant même pas des regards qui se posèrent sur elles, à leur entrée. Son visage était dur et froid, aux traits impassibles. Avec dédain, voire presque avec arrogance, elle traversa la salle d’une allure déterminée, avant d’aller s’installer auprès de sa sœur autour d’une table dans le fond, dans un coin plutôt isolé.
Au retour de la commande de Bellinda, la cadette remarqua l’intérêt qu’elle porta soudainement à l’un des clients, fort attrayant d’ailleurs. Un léger sourire en coin se dessina machinalement sur ses lèvres, devinant avec aisance les pensées machiavéliques mais non moins plaisantes de sa sœur… Néanmoins, celle-ci ne tarda pas à se concentrer de nouveau sur la raison de leur présence ici, lançant la discussion. Elles étaient maintenant au beau milieu du Languedoc, mais n’avaient eu encore aucune nouvelle ni même entendu aucun écho à propos de La Main Noire. Il était temps que leurs recherches s’intensifient et soient maintenant plus fructueuses.

« Oui… il faut maintenant récolter des informations plus précises sur eux… quitte à un peu bousculer ces campagnards… il doit bien en avoir un, dans toute cette brousse, qui sait quelque chose… et puis, les faire parler ne devrait pas poser de problèmes… » dit elle en parcourant la taverne du regard, toisant les ivrognes qui la remplissait, affalés comme des loques, pour bon nombre d’entre eux, sur leurs tables…
« Je ne pense pas qu’ici, ils nous témoignent grande résistance… » ajouta-t-elle, avec un sourire carnassier aux lèvres, accompagné d’un clin d'oeil adressé à sa complice.
A la suite de ses paroles, Hyldra attrapa sa chope dont elle avala le contenu d’une traite, basculant sa tête en arrière, afin d’en savourer chaque gorgée pleinement. Voilà des jours qu’elle rêvait de cette cervoise…

Dequerne

Dequerne faisait tourner une pièce d'un Ecu entre ses doigts, sans même la regarder, la passant de l'un à l'autre dans un geste souple et instinctif.


Penchant la tête en arrière et vidant le fond de son verre, il vit une femme en face de lui, elle était d'un charme troublant qui lui rappela un très vieux souvenir, presque oublié. Elle avait les cheveux d'un blond si clair que l'on aurait cru de la platine. Sombrant au sein son esprit une seconde il se rappela les escales en terre scandinave, du baleinier où il travaillait étant plus jeune, des femmes de là-bas et de ce charme à fleur de peau.


Un instant...
Fugace instant...
Il entrevit une cape s'entre-ouvrant sur une vision...
Illusion, réminiscence du passé, ou réalité invitant à la gourmandise...
Il n'eu que le temps d'entrevoir un sourire s'esquisser, sans avoir eu le temps d'interpréter son air, restant dans un agréable émoi...
Seul cette délicate et suave fragrance suivait la belle...


Passant sur le coté, elle se dirigea à l'arrière de la salle.


Dequerne oubliai subitement sa fatigue, stimulé par cette Belle ardente.
Les gens de là-bas bien qu'habitant où le vent parcourt les étendues saisies par la glace, savaient au besoin se montrer de feu, forgés par l'hostilité des terres figées dans un hiver éternel, et où l'on meurt plus vite que l'on nait...

Pensif, et continuant de manipuler son Ecu, ressassant cette vision lascive de ce corps subrepticement entrevu, qui peu à peu se renforçait, se confirmait en son esprit...
Un faux mouvement, une petite pièce d'or tombante au sol, une moue agacée...
Il se leva et allant la récupérer, il entendit une phrase en ce penchant au sol, ténue, lointaine, emprunte d'un accent bel et bien scandinave:


".....on se met en recherche, pour en savoir plus sur le clan de la main noire."


Intérêt naissant, questions fusant en tous sens dans son esprit, curiosité tant maladive qu'atavique...
Celle-ci le perdrai un jour...


Il ne le savait que trop bien, mais ne put réfréner le besoin de parler à cette femme envoutante.
Se dirigeant d'un pas lent mais inéxorable, il se présenta face à la tablée, et constata que cette Belle avait une compatriote en face d'elle, il s'adressa aux deux en ces termes, nimbés de courtoisie:


"Bonsoir mes Dames, ou Demoiselles peut-être, je voyait poindre l'espoir de partager le récit de nos trajectoires qui ce soir sembles convergentes...
Je me présente, Antoine Dequerne, et je serai votre éternel débiteur si toutes deux acceptez de partager chacune une chopine et de nous délester ensemble de quelques mots..."



Il inclina respectueusement la tête, et les regardant toutes deux, il attendit permission de s'assoir à leurs cotés...
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Bellinda La Démone

Bellinda regardait sa soeur avec tendresse tandis que celle ci répondait à sa question. Un petit sourire apparut lorsqu'elle entendit Hyldra prononcer le mot" bousculer".

Oui faisons nous violentes avec ces gros bouseux, tout en utilisant de nos charmes pour les faire parler. On en connait un rayon la dessus il me semble.

Lui dit elle en lui faisant un clin d'oeil.

Lequel de ces sacs à vin on va se faire ! Cherchons nous notre proie, cela fait longtemps, depuis Clermont que nous n'avons rien fait. Mon appetit grandit.

Dit-elle en passant sensuellement sa langue sur ses lèvres pulpeuses puis l'accompagna en levant sa chope vers le plafond et la but cul sec à son tour. Reposant sa chope, se tourna vers le nouvel arrivant qui venait de parler. Son regard croisa soudain celui du beau brun. Celui ci se présenta. Bellinda lui jeta un regard glacial, dédaigneux mais néanmoins rapide. Faudrait pas que ce bougre pense qu'elle lui accorde la moindre importance à son existence. Le fait qu'il les ait interrompu. celle ci répliqua:

Ne voyez vous pas, que l'on converse sérieusement là ! Pour moins que cela, il y en a qui sont morts. Alors du balai.

Dit elle avant que l’importun individu n’est eu le temps de leur imposer sa compagnie.
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*Hyldra*

Alors qu’Hyldra était déjà en train d’imaginer quels sévices et exactions que sa sœur et elle allaient faire subir à l’un de ces culs-terreux, un tintement, provenant de la chute d’une pièce d’or, l’extirpa de ses visions jouissives. Son attention se porta aussitôt sur l’écu qui roulait encore au centre de la pièce, prenant doucement le chemin de la tablée des poupées scandinaves. Avant même que ce bout de métal ne parvienne à terminer sa route, il fut rattrapé par le brun, sur lequel Bellinda avait porté un quelconque intérêt un peu plus tôt. Mais voilà que l’impudent ne se contenta pas de récupérer son objet, il osait maintenant venir les importuner, interrompant leur conversation. Hyldra lui jeta un brusque regard des plus sombres l’incitant vivement à vite déguerpir, si il tenait un tant soit peu à sa vie, celui là. Et puis que voulait il dire « par trajectoires convergentes » ? Encore un stratagème de ces séducteurs de pacotille, à n’en pas douter, espérant ainsi attiser leur curiosité. Sauf que là, ce bougre s’était trompé de cibles. Il n’avait pas à faire, cette fois, à de pauvres jouvencelles en mal d’amour.

Mais comme à l’accoutumée, elle préféra laisser son aînée intervenir. Hyldra parlait peu avec les gens, qu’elle ne supportait pas. C’était souvent sa sœur, plus exhubérante, qui s’en chargeait.
Pendant que Bellinda invectivait cet insolent, elle se contenta de le toiser de haut en bas avec insistance et d’un air condescendant, s’attardant parfois de ci et là, à quelques endroit de ce corps offert à sa vue, qui semblait plutôt bien bâti. Se callant bien confortablement contre le dossier de sa chaise, lentement, elle fit glisser son regard de glace sur tout le long de sa carrure. Oui… appétissant... bien que l’assurance apparente que semblait prendre la stature de ce mâle commençait à vraiment l’agacer, là. D’impatience et d’irritation, la cadette se redressa soudainement sur sa chaise.
Jouer… oh oui elles en avaient envie. Depuis un certain temps, leurs désirs sanguinaires n’avaient pas été assouvis avec ce voyage entrepris à la hâte. Mais c’étaient toujours elles qui choisissaient leurs proies, jamais elles ne laissaient un de ces chiens s’approcher d’elles sans leur consentement et leur autorisation. Les attirer dans leurs filets… c’est bien ce qu’elles préfèraient.
Et oser les déranger en pleine discussion, voilà qui était une très… mais alors très mauvaise initiative pour celui là.
Toujours sans mot dire, Hyldra adressa un regard complice à sa sœur, avant de croiser lascivement ses jambes sous les yeux de cet arrogant, laissant volontairement tomber un pan du bas de sa robe, afin de faire apparaître juste la pointe d’une lame d’une dague accrochée à sa cuisse. Par ce geste, elle appuyait ainsi les paroles de sa sœur.

Dequerne

En arrivant à la tablée il avait clairement entendu leur manège:

"Oui faisons nous violentes avec ces gros bouseux, tout en utilisant de nos charmes pour les faire parler. On en connait un rayon la dessus il me semble"

Dequerne songeait:
*Un clin d'oeil complice?*
*Huumm, se connaissent depuis longtemps...*

"Lequel de ces sacs à vin on va se faire ! Cherchons nous notre proie, cela fait longtemps, depuis Clermont que nous n'avons rien fait. Mon appetit grandit."

Deux femmes, si semblable que l'on aurait dit deux soeurs, le même air méprisant dans les yeux...

*Même traits, même expression faciale, même attitude... ce sont bien deux soeurs...*

Debout face à elles, fermement campé, alors que d'un naturel confiant, il devait paraitre fort arrogant et il s'attendit à cette rhétorique:...

"Ne voyez vous pas, que l'on converse sérieusement là ! Pour moins que cela, il y en a qui sont morts. Alors du balai."

Dequerne lui sourit simplement, sans arrière-pensée, car il doutait fort de se faire occire dans une taverne bondée...
Elles sont deux, et lui seul, et la rudesse de sa vie ne l'ayant point épargné, sans l'avoir démesurément développé, l'avait du moins assez épaissi pour qu'à lui seul il pèse presque aussi lourd que les deux soeurs réunient... Visiblement, elles ne devaient jamais s'être prise de front à un homme dans la force de l'age... sauf par traitrise... et il était hors de portée d'un bras...
C'est étrange à quel point les femmes s'imaginent, à la moindre approche d'un homme, qu'il veuille se retrouver entre leurs cuisses...

Baissant un regard sur une lueur à l'échancrure de la robe...

Toujours dans ses pensées:
*Hum, un canif sous une robe... charmant... j'utilise le même format pour peler une pomme...*


L'une parle et l'autre est muette...
Ce n'est jamais la plus causante qu'il faille écouter, les silences sont d'or et il regarda la silencieuse droit dans les yeux elle semblait pensive de nature, semblable à lui, ignorant les propos péremptoires de l'ardante s'agitant en vain... C'est celle qui ce tait le plus qui mène généralement...



S'adressant à mi-voix à la muette:

"Je réitère mon souhait de simplement converser, mais sachez qu'il vous sera dur d'être plus rapide que moi...."


Dequerne écartant le pan de son gilet, dévoile un stylet placé sur son flanc gauche, à portée quasi-direct de la main.

"Et soyons raisonnables, il vaut mieux faire couler une chopine de bière dans sa gorge, que son propre sang..."


Restant d'un calme Olympien, sans afficher aucune émotion négative sur ses traits, Dequerne signifiait sa volonté d'apaisement. La haine et le mépris, trop souvent côtoyé, glissai sur lui aussi inutilement qu'une vague s'écrase sur une falaise. Mais il aimait pourtant cette approche direct et très assurée. Le tempérament de ces petites lui plaisaient... assurément, mais pour l'heure, il se passerait de le commenter...


"Je doute qu'aucun "sacs à vin" ne vienne vous apporter quoi que ce soit d'autre que des embrouilles ou des déceptions...

Alors, mes Demoiselles, vous semblez en quête de quelques choses, peut-etre puis-je apporter une aide salvatrice?

Ou nous pouvons nous en tenir aux papotages, quoi que....."


Dequerne, patient à son habitude, regardait toujours la muette.

Ayant absorbé la dose maximum de mépris, il ne pouvais dès lors que s'attendre à un peu de bon sens...
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Bellinda La Démone

Le beau brun commençait à l'énerver sérieusement. Son sourire mielleux, lui donnait la nausée. Cette vision la mit dans une colère destructrice, celle qui lui donnait envie de tuer! Mais elle avait conscience, de l'endroit ou elle se tenait. Elle fit l'effort de se calmer. Son regard s'assombrit, tout son corps se crispa de haine, lorsque celui ci commença à murmurer à sa soeur.Tout les instants qu'elle passait avec elle, était des moments privilégiés qui n'appartenaient qu'à elles. Bellinda tuerait, sans le moindre scrupule, quiconque oserait les lui enlever.

Voilà que la raclure montrait son stylet. Elle fronça alors les sourcils et esquissa un sourire mesquin au coin de la bouche, puis un rire s'empara d'elle découvrant sa jolie dentition et prit soudainement la parole, sur un ton très calme:

Pensez vous nous intimider? Si c'est le cas, vous vous trompez.
Votre tactique d’intimidation, vous pouvez vous la coller ou je le pense.

Malgré tout, elles avaient un passé assez lourd. Elle le laissa parler, sans y prêter vraiment d'importance lorsque celui ci, proposa son aide. Il avait l'air de connaitre la région et ses alentours. Elle le questionna:

Etes vous d'ici ?
Connaissez vous la région ?
Si "oui" ! vous nous interessez.
Si "non" ! passez votre chemin.
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Dequerne

Dequerne regardant toujours la muette, mais ne lui laissant même pas le temps le temps de réagir il tourna son regard sur le coté sans réellement regarder l'ardente et il rétorqua:

"MA tactique d'intimidation?

Qui crache son fiel tel une vipère qui dispenserait son venin?
Qui le premier a parler de verser le sang?
Qui a fait luire la première lame?

Alors par pitié ne me parlez pas de mes "dites intentions" et je vous permet de me soulager de votre sourire disgracieux, je vous prit..."

Puis toujours serein, il la regarda, droit dans les yeux, pour percevoir cette lueur d'impétuosité, ou si le calme nouvellement affiché était réel ou feint.

"Vous apprendrez que ce que je dit ne sous-entend jamais rien d'autre que ce qui est prononcé, et que je n'ai pas non plus le coeur à la discorde, et temps qu'il y a dialogue, il reste un porte ouverte au bon sens..."

Il fit le constat secrètement qu'il n'avait pour l'instant que le tord d'être un homme, et il lui semblait aussi toujours être resté neutre jusqu'aux "velléité meurtrières", donc il ignora le ton sarcastique et méprisant de l'ardente, faisant fit de sa tactique de défense mais il ajouta:

"Mais nous voici enfin revenu au calme donc je peux affirmer connaitre le région, en effet!

Et au lieu de percer du sac à vin en dernier recours, il est toujours judicieux de s'enquérir calmement en premier lieu, et je suis homme curieux de nature..."

Continuant de river du regard l'ardente d'un air simplement déterminé, il demanda d'un ton léger:

"Il serait aussi plus aisé de pouvoir vous nommer, n'est-il pas?

Quels sont vos prénoms?"


Il prit une chaise à la table voisine et la posa au sol, toujours hors de portée d'une des deux soeurs, dossier face à elles, et il s'assit lentement à califourchon dessus, bras fermement croisés sur son dossier et attendit une réponse, que dans un monde Idyllique, il aurait souhaité sereine...

*Hyldra*

Non content de se permettre de les importuner, et même après les mises en garde pourtant explicites des deux sœurs, cet impertinent continuait son petit jeu, s’adressant maintenant directement à la cadette, en osant la fixer de surcroît ! Hyldra bouillonnait de l’intérieur, sentant son sang ne faire qu’un tour. Mais il ne s’arrêta même pas là… il poursuivit ensuite par des menaces, pour clôturer son insolence et son affront. La rage et la haine, sensations plus que familières chez ces poupées scandinaves, s’emparèrent irrémédiablement de la plus jeune des frangines, qui serra ses poings ferment sous la table, libérant ainsi la fureur qui l’accaparait. L’endroit n’était pas approprié pour une confrontation de ce genre. Et ce n’était pas non plus le moment de s’attirer des ennuis.
A la vue de son vulgaire poignard, Hyldra inclina sa tête sur le côté avec provocation, son regard en direction de son arme ainsi présentée, mimant une volonté de mieux la scruter. Elle cherchait à lui montrer ainsi que cette tentative d’intimidation ne l’impressionnait guère. Bien au contraire…
Mais pour qui les prenait-il ? Encore un autre qui se laissait assurément aveugler par leur fragilité apparente. Croyait-il avoir affaire à de simples catins ? Il fallait certainement supposer qu’il les considérait comme de pauvres jeunes femmes naïves et incapables de se défendre face à un « puissant combattant » de son espèce. Et encore une fois, il se méprenait, mais cela depuis le début qu’il s’était adressé à elles. Première erreur de sa part…
Sans doute s’imaginait-il même, avoir le dessus de toute façon sur ces « femmes frêles ».
Tendres illusions dans lesquelles ces primitifs aimaient à s’y complaire. L’apparence était pourtant si trompeuse et fallacieuse. Les sœurs avaient appris d’ailleurs à ne jamais s’y fier.

Hyldra, qui répugnait de s’adresser à un de ces chiens, surtout lorsqu’elle ne l’avait pas décidé, se retrouva avec l’obligation de lui répondre. Si elle avait gardé plus longtemps le silence, il en aurait tout de suite conclu à un signe de crainte et de frayeur chez la scandinave. Et il était hors de question pour elle, qu’il croit à une victoire et à une réussite d’intimidation.
Elle s’apprêta à lui rétorquer vivement, lorsque son élan fut stoppé par la réaction hâtive et impulsive de sa sœur. Un large sourire de satisfaction se dessina sur lèvres.

*Laisse moi rire avec tes menaces burlesques. Seules des godiches pourraient s’y laisser berner. Et encore… *

Elle n’avait de toute façon pas le temps de lui rétorquer quoique ce soit que déjà cet individu se retrouvait installé sur une chaise au bout de leur table, à débiter tout un discours assommant et inintéressant, en réponse à Bellinda. Que de vaines et ennuyeuses paroles qui sortaient de sa bouche, et qui ne servaient simplement qu'à illustrer son arrogance et sa trop grande confiance en lui. Gagnée par un agacement grandissant, Hyldra tentait de se contenir en tapotant du bout des ongles le bois de la table, afin de se forcer à suivre la résolution de sa sœur qui semblait s’être apaisée quelque peu.
Mais une des paroles de l’insolent réussit à attirer néanmoins son attention. Peut-être pouvait il servir en fin de compte. Il était de la région, voilà une chose chez lui qui les intéressait enfin. Peut-être pourraient elles en soutirer des renseignements utiles, à propos de la Main Noire. Valait mieux pour lui, d’ailleurs, qu’il sache quelque chose à ce sujet. Sinon les poupées scandinaves se feraient un malin plaisir de vite s’en débarrasser. Quoiqu’il semblait être au goût de Bellinda, peut-être aurait il la chance qu’elle s’amuse un peu avec lui avant.

Mais pour l’instant, il fallait savoir ce qu’elles pouvaient en tirer, et la jouer fine avec lui pour commencer. C’était le calme et la paix qu’il voulait… Soit… il l’aurait… pour le moment…

Après de longues minutes de silence, un son sortit enfin de la bouche de la cadette. Elle parlait seulement que lorsque cela était nécessaire. Sur un ton à la fois monocorde, sec et froid, tout en plongeant ses iris métalliques dans les yeux de l’individu, elle répondit de façon concise à sa dernière question :

« Hyldra. »

La simple énonciation de son prénom suffisait à faire ressortir son accent scandinave. Par impatience, elle ne put s’empêcher d’ajouter ensuite, toujours sur même ton glacial et abrupte…

« Bon. Maintenant dites nous plutôt, en quoi croyez vous pouvoir nous aider ? Ca suffit pour le papotage et les formules de courtoisie. On n’a pas qu’ça à faire. »

La cadette soutenait toujours son regard, de ses yeux froids presque translucides.
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Bellinda La Démone

L'insolent, ne plongeait pas son regard dans le sien. Elle regarda durement son interlocuteur, restant attentive à ce qu’il allait leur révéler. Lorsqu'on s'adressait à elle, Bellinda regardait droit dans les yeux et son regard était si appuyé qu’elle semblait lire les pensées et les souvenirs les plus enfouis.

Qui crache son fiel tel une vipère qui dispenserait son venin?

Oui je crache mon venin, mon aigreur sur votre immonde personne, déversant mon fiel, ma semence de haine qui me donne encore plus de jouissance, au stupide qui ose interrompre une conversation, sans y être invité.

Qui le premier a parler de verser le sang?

Moi ! par ma cruauté et mon endurcissement aux meurtres, font que j'ai besoin de faire couler le sang.

Qui a fait luire la première lame?

Qui à eu les yeux dirigés vers les cuisses de ma soeur ?

Vous n'aimez pas mon sourire ?

Lui fit un fin sourire, à la fois angélique et sadique se dessinant sur son visage, lorsque celui ci décida enfin de croiser son regard.

Vous voulez discuter ? alors allons droit au but !
Avez vous déjà entendu parler d'un clan se nommant " La main noire " ?

Celui ci prit une chaise à portée de sa main, et vint s'installer ni trop prés ni trop loin d'elles, s'installant à califourchon. Bellinda en profita pour le détailler de la tête au pied, s'imaginant de bons moments avec. Elle s'amusa à décroiser ses jambes puis à les recroiser en sens inverse, dans un vaste et lent mouvement, faisant entendre le crissement d’un bas frottant sur l’autre.

Bellinda, regarda Hyldra, lorsque celle ci commença à s'impatienter en tapotant ses ongles sur le bois de la table. Elle lui fît un sourire rassurant, au moment ou il demandait leur prénom. Hyldra fût la première à répondre, ce qui surpris agréablement Bellinda, puis dans son élan elle continua à lui parler, sur un ton autoritaire ! Elle reconnaissait bien la, sa frangine d'amour.
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Dequerne

Fureur marine, océan déchainé de vagues s'écrasant inlassablement sur la falaise mais qui jamais ne se lassent, dans une tempête chargée d'embruns et un tumulte d'écumes effervescentes.
Dequerne ne regrettait pas cette joute orale des plus stimulante, exaltante même...

Deux regards d'acier dans des écrins de velours, dont la douceur apparente semblai dissimuler des rebords tranchants, dont chaque coupure n'arrivait qu'à le faire se sentir d'autant plus vivant...

Il savait qu'elles lui plairaient ces petites, et à n'en point douter, cette collaboration deviendrai hautement productive, d'autant qu'en plus du fond, il y avait la forme...


" Et bien soit! Je vais vous dire le fond de ma pensée..."

Dequerne radouci son regard envers la soeur d'Hyldra:

"Si...
J'aime votre sourire...
Rare...
Mais agréable...
Et... Je ne connais toujours pas votre prénom..."

Il se redressa , posant les mains sur le dossier de la chaise.
Se retournant subrepticement pour voir s'ils étaient à proximité d'une oreille indiscrète, il redevint serein et, se reconcentrant sur le sujet, il reprit une longue inspiration et fut contraint à un long, mais nécessaire monologue, regardant calmement les deux soeurs, il reprit:

"Par le hasard d'une pièce roulant sur le sol, ma trajectoire à convergé vers les vôtres, et quoi que n'ayant pas voulu écouter, j'ai entendu...
Ce que vous recherchez, je le cherche aussi depuis des années, étant lassé de mes actions solitaires j'ai souhaité ardemment intégrer un clan. Et sachez consciemment que rechercher un clan aussi secret que celui-ci, dont on ne prononce quasiment jamais le nom, ne sera pas aisé à trouver, imaginez bien que ce ne sera pas en égorgeant la totalité des "péquenots" de cette taverne que vous y arriverez. Certain pense même que ce clan est un mythe et personnellement, c'est en entendant votre conversation que ce nom m'est revenu...

De plus, deux flamboyantes Scandinaves, à l'accent prononcé risquent fort bien d'attirer toutes les attentions, et si l'on rajoute le fait qu'on peut les suivre à la trace rien qu'en suivant les cadavres par-ci par-là, vous risquez par votre indiscrétion d'indisposer ce dit clan...

Alors pour l'heure, et vu que tout trois sommes terrassés par cette journée, nous allons tout simplement aller nous plonger dans les bras de Morphée, et que ma connaissance des lieux ainsi que ma "banal" apparence sera votre plus grand atout, nous entreprendrons bien des recherches mais demain, aux aurores.

Je ne vous cache pas que je suis directement intérressé par votre quête puisque, ce que je trouverai pour vous, de fait, je le trouverai pour moi...

Pour finir cet assommant monologue, sachez aussi que vous serez utile, bien évidemment, et qu'optionnellement, si vous nous faites la grace de sourire de temps à autres, il est possible aussi que cela nous ouvre des portes... je ne vous parle pas de faire les godiches ou les catins, mais que du temps serait gagné pour tous les supplices épargnés..."

Dequerne ayant balayé l'hypothèse d'éventuels supplices, il avait probablement divisé de moitié l'aspect ludique de la recherche des deux jeunes femmes, et il craignait secrètement, mais en souriant, d'en faire en partie les frais...

"Si vous deux avez prit une chambrée, allez donc vous y délasser, pour ma part je compte bien en faire de même.
Demain matin, vous me trouverez certainement déja debout, attablé et lisant un ouvrage, alors deux options s'offriront à vous:
Soit venir me rejoindre et discuter "tactique de recherches"
Soit vous sortirez directement de l'établissement, mais sachez que dès lors je serai moi-même en quête du clan."

Ayant constaté la verve des deux soeurs et l'esprit acéré de celles-ci, Dequerne gardait foi en ce futur pourtant encore flou.
Il osait même espérer en une collaboration qui bientôt allait devenir de plus en plus intéressante...

Bellinda La Démone

S'inclinant vers l'avant les jambes croisées, glissant sa main vers sa cheville, relevant lentement le bas de sa jupe, Bellinda dévoilait une magnifique paire de jambes galbées. Remontant, effleurant du bout des doigts son tibia, lentement elle fit remonter le tissu au dessus du genou qu'elle massa doucement, tout en écoutant distraitement Hyldra et Dequerne parler.

" Hummmmm pas mal du tout",

pensa t-elle en détaillant insolemment sa silhouette. Tout cela lui paraissait très prometteur. Mais elles avaient besoin de lui et Bellinda savait que si elle l'emmenait dans sa chambre! Il n'en ressortirait plus. Jamais aucun homme n'en était ressorti vivant. Il lui plaisait, mais s'abstiendrait ! S'interdisant quoi que ce soit à son égard, de peur de l'assassiner. Elle assouvirait sa soif, avec un pochtron du coin.
Dequerne la sortit de ses pensées en lui parlant de son sourire et l'invitant à savoir son nom.

Je me présente : Je suis Bellinda, soeur d'Hyldra.

Tout en plongeant son regard dans le sien. Cette fois il n'y avait plus trace de haine dans le bleu azuré de ses yeux. Elle ne savait pas ce qui lui arrivait. Elle haïssait les hommes et tout ce qu'ils représentaient, depuis son adolescence et pourtant elle ne parvenait pas à avoir du mépris pour lui. Qu'était devenu son regard glacial plongeant dans ceux de ses futures victimes aussi redoutable qu'un blizzard à même de surgir. Celui ci commença son récit, après avoir scruté la salle de l'auberge, s'assurant que nul ne pouvait entendre. Une fois le monologue terminé, Bellinda répliqua :

Si je vous comprend bien ! Vous nous demandez d'être des poupées agréables ?
Nous le faisons déjà, en première phase. Mais ensuite ...

Elle se tût pour ne pas en dire plus.

Vous nous en demandez beaucoup. Je ne puis dire, si nous serons aptes à nous contrôler.
L'aubergiste m'a remis une clef , lorsque je suis allée commander les chopes. Au fait Dequerne, ne vouliez vous pas nous payer un coup tout à l'heure ? Il commence à faire soif ! Ne trouvez vous pas, à discuter.
Quand à nous coucher, nous sommes des oiseaux de nuit. Il est vraiment trop tôt pour dormir.

Doucement elle laissa retomber le bas de sa jupe à ses chevilles, s'installant à nouveau correctement à la table, regardant tendrement sa soeur et attendant son opinion ...
_________________

*Hyldra*

L’individu repartit aussitôt dans un long discours explicatif, mais « nécessaire » selon lui. Foutaise… L’agacement d’Hyldra grandissait de plus en plus au fur et à mesure de ses paroles imbuvables. Elle ne comprenait pas le besoin que ressentait les gens à parler autant. Tous à la recherche du sentiment de se croire important et intéressant aux yeux des autres, sans doute. Et voilà qu’en plus ce bougre osait proposer aux sœurs une collaboration avec lui, un mâle de bas étage! Et puis quoi encore? Il pouvait toujours courir ! Jamais les poupées scandinaves ne s’associeraient avec l’un de ses primates. Bien que celui-ci semblait savoir se servir un peu de sa jugeote, et pas seulement de son entrejambe. Mais ceci ne changerait rien. Ces beautés nordiques haïssaient au plus haut point les hommes, qui les avaient fait souffrir durant toute leur adolescence. Seule leur rage et leur fureur leur étaient dévouées, ils ne représentaient pour elles que des jouets, des marionnettes. Elles aimaient s’amuser avec leurs victimes, les attirer dans leur lit, là où les mâles étaient les plus faibles, leur faisaient goûter à leurs supplices, et les quittaient en les laissant pour morts. Aucun d’entre eux ne survivaient lorsqu’ils étaient pris dans leur piège. Et les frangines tiraient plaisir et jouissance de cette souffrance qu’elles faisaient subir aux hommes, libérant et entretenant, à la fois, cette haine incommensurable qui les habitait. Toutes ces années que ces chiens avaient passé à les torturer, violenter, tourmenter, martyriser et meurtrir, lorsqu’elles n’étaient encore que des jouvencelles sans défenses.... maintenant ils le payaient.

Il était donc hors de question pour ces sœurs qu’elles collaborent avec un de ces scélérats, en tout c’était ce que pensait Hyldra, car contre toutes attentes son aînée semblait accepter la proposition de ce mâle. Scotchée parce ce qu’elle venait d’entendre, elle lança soudainement un regard furibond à Bellinda, en grimaçant. Mais que faisait elle ? Elle était tombée sur la tête ? Il ne pouvait s’agir que d’une stratégie, certainement avait-elle autre chose derrière la tête. Il ne pouvait en être autrement de toute façon. La cadette tenta donc de se contenir observant le manège de sa sœur avec sa robe. Ce qui eu pour effet de la calmer un peu, se surprenant même à esquisser un léger sourire aux coins des lèvres, en voyant sa complice se faire ainsi aguicheuse devant l’étalon. Petit jeu que Bellinda adorait… se faire chatte et attirer les regards sur elles. Et Hyldra appréciait tout autant ce spectacle, voire tous ces olibrius baver devant les charmes d’une femme, encore à peine dévoilés. Qu’il était facile de leur faire tourner la tête.

La plus jeune des sœurs sortit de ses songes lorsqu’elle entendit Bellinda demander à ce Dequerne de leur offrir une chope. Manquait plus que ça! S’associer avec lui était pourtant déjà bien suffisant ! Maintenant voilà que sa frangine voulait profiter de sa compagnie devant un verre ! Non mais qu’est-ce qui lui arrivait ? Si c’était pour le tuer après, elle l’aurait compris, mais là… que cherchait elle donc à faire ? Ca en était trop pour Hyldra, elle, qui était encore jusque là, restée silencieuse - sa sœur avait de toute façon, tout dit et elle ne voyait pas l’utilité de rajouter quoique ce soit- se leva brusquement de table et attrapa les clés de la chambre qui y étaient posées. Elle n’avait aucune envie de rester plus longtemps aux côtés de ce primate. Elle le verrait déjà bien assez le lendemain, si elle avait bien compris. Hyldra n’en supporterait pas plus pour le soir.
Sur un ton toujours aussi sec et froid :


« Pour ma part, je vous laisse et vais rejoindre la chambre. Il est peut-être encore trop tôt pour dormir, mais trop tard pour continuer à bavasser sans raison. Demain nous aurons bien assez de temps pour continuer cette conversation, et agir en conséquence. »

Elle adressa un dernier regard à sa sœur, puis quitta la tablée, bien entendu, sans porter aucune attention à l’individu. En s’éloignant, elle se contenta de leur lancer, sans même prendre la peine de se retourner, un :

« Bonne nuit. »
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Dequerne

L'océan s'apaise, les vagues se calment, les embruns retombent, et les écumes se dissipe au sein des flots...
La tempête s'éloigne...
Il assistai au rétablissement d'un climat plus serein...

Bellinda et Hyldra, le feu et la glace, le jour et la nuit, d'égal force, en parfait accord et pourtant en totale opposition...

Dequerne emit un sourire, aimablement en esquissant un hochement de tête, et l'écoutant poursuivre, conscient du coin de l'oeil de ces gestes félin se perdant sur sa fine cheville et remonter délicatement vers son genou et fut étonné de voir Bellinda se radoucir et évoquer son prénom.

Et vint la phrase qu'il se doutait...


Si je vous comprend bien ! Vous nous demandez d'être des poupées agréables ?
Nous le faisons déjà, en première phase. Mais ensuite ...


...mais ensuite, ce qu'il fallait justement réfréner, pensa-t-il tout bas mais l'écoutant poursuivre:


...Il commence à faire soif ! Ne trouvez vous pas, à discuter.
Quand à nous coucher, nous sommes des oiseaux de nuit. Il est vraiment trop tôt pour dormir.


Une idée bien tentante à son esprit, au moins pour la forme car il voulait confirmer l'apaisement pour qu'un germe de confiance puisse naitre, car sans cela, la coopération serait vaine.
Mais du tréfond de son esprit commençai à vibrer une étrange sensation au sein même de son instinct, et perçu simultanément que Hyldra ne le voyait pas du même oeil au moment même où il la sentit se tendre, imperceptiblement, aux propos de sa soeur, se refermant d'autant plus et rétorquant:


« Pour ma part, je vous laisse et vais rejoindre la chambre. Il est peut-être encore trop tôt pour dormir, mais trop tard pour continuer à bavasser sans raison. Demain nous aurons bien assez de temps pour continuer cette conversation, et agir en conséquence..... »


Un souffle de froideur, mental, glissa sur Dequerne, le laissant perplexe à cette brutale réaction. La Belle de glace s'éloignant, de fermes bruits de talons frappant durement le planché de la taverne, comme autant de coups de haches sapant sa confiance en elle, et la regardant partir, il fronça fermement les sourcils pour la première fois de la soirée...


*Alors elle... elle est blonde comme la bière, les paroles s'écoule, froide, se fait beaucoup mousser, et me laisse un gout amère en bouche...*


Puis la voyant disparaitre il rétorqua à Bellinda:

"Bon et bien...
Je pense qu'une cervoise serait la bienvenu, attendez-moi je revient de suite, mais il est dommage que votre soeur ce soit éclipsée si rapidement, quoi que sa discution ne risque pas de manquer vu sa quasi inéxistence..."


Dequerne se leva, regrettant déjà amèrement ses paroles car il n'était pas judicieux de lancer un pic inutile si tôt, et surtout pas concerant la soeur de Bellinda. S'éloignant de la tablé, il commanda à l'hotelier deux pintes, puis lâchant d'un geste agacé la rétribution de sa commande, faisant claquer vivement les deniers sur le comptoir en les plaquant du plat de la main. Dans son esprit fusait les intérrogations, car si problème il devait y avoir cela ne viendrait pas de son fait, et si coopération il y avait cela ne viendrait pas du fait de Hyldra. Prenant les pintes en main, il adressa un demi sourire à l'homme derrière le comptoir, puis, détendant ses traits, il simula le calme en se dirigeant vers la Belle de feu. Dequerne s'assit mais ce coups-ci en occupant la place laissé vacante par la jeune boudeuse.


"Voici pour vous, je n'ai point prit de spiritueux, ils obscurcissent la raison et sont moins désaltérant"


Il posa la pinte face à Bellinda puis, conjointement à elle, il but une longue gorgée de ce liquide qui lui laissa pour la seconde fois en cette soirée, un amère gout en bouche, mais bien plus agréable que la première fois...

"Alors, belle oiseau de nuit, vous semblez plus retenue que votre soeur semble-t-il...
Et j'espère ardemment que notre collaboration portera ses fruits car sachez bien que si notre quête venait à aboutir, nous serions de fait amener à régulièrement "travailler" ensemble...
Les querelles inutiles m'insupporte, et quitte à parler franchement, les trahisons d'autant plus, nous avons tout à gagner de rester soudé, alors puis-je compter sur vous à défaut de votre soeur?"



Pendant qu'il parlait, Dequerne sentait son tic de nervosité revenir, frotant sous la table, son index droit avec son pouce, presque inconsciemment, lentement, inéxorablement...

Bellinda La Démone


Fronçant légèrement les sourcils, Bellinda fût à moitié surprise, de la réaction de sa frangine! Elle regarda sans bouger d'un pouce, sa soeur et la laissa partir sans intervenir. Celle ci s'en alla furieuse dans la chambre qu’elles se partageait en leur lançant un " bonne nuit" sur un ton sec, brutal, tranchant, voir des plus glacials. Heureusement, l’obscurité avait gardé pour elle seule l’expression meurtrière qui venait de défigurer sa cadette. Elle irait la rejoindre dans un petit moment pour la calmer et lui expliquer qu'elles avaient bien besoin d’un contact dans cette ville.


Soudain elle remarqua le silence environnant se faire instantanément, comme si le temps et la vie étaient suspendus, à part ce vent faisant vibrer les vitres et les pas de sa soeur, se dirigeant vers l'escalier menant au premier, pour se rendre à la chambre. Se retournant, elle vit tout ces ivrognes poser leurs regards sur Hyldra. Cela commençait à l’agacer sérieusement. Un courant glacial remonta le long de sa colonne vertébrale. Ce fameux courant démoniaque, la poussant au meurtre, qu'elle dut vaincre, pour ne pas attirer l'attention sur elle. Elle crispa ses mâchoires, serra les poings laissant ses ongles s'enfoncer dans ses paumes. Un petit filet de sang en coula. Elle passa un coup de langue sur le filet rouge. Cela pouvait paraître étrange, mais le goût du sang ne la dégoûtait pas et encore moins le sien.


Elle remarqua le changement rapide de la physionomie de l'homme, sous l'effet de surprise voyant Hyldra réagir de la sorte, en prenant congé d'eux. Maintenant ils se retrouvaient seuls à cette table. Le silence fût rompu, lorsque Dequerne annonça qu'il allait passer commande pour une bonne cervoise, ainsi que du comportement de sa frangine. Celle-ci acquiesça d'un hochement de tête pour la commande, mais répliqua pour sa soeur:

Je vous prierai de ne porter aucun jugement envers ma soeur et de vous montrer un peu moins méprisant vis-à-vis d'elle, si vous voulez qu'on arrive à se tolérer.

Une fois cette mise au point faite, elle le regarda partir. En attendant le retour du beau brun, elle se laissa entraîner dans ses pensées, remontant ainsi dans sa mémoire des souvenirs lorsqu'elles se prostituaient, pour assouvir leur soif de vengeance, à l’égard de ces gros porcs... en les tuant. Un rictus maléfique, vint l'enlaidir quelques instants portant déjà le voile de la mort sur son visage. Des pas lourds se firent entendre et la fit sortir de son passé si présent. Celui ci revint avec deux chopes, tout en prenant la place de sa soeur, il posa la chope en ajoutant un détail sur le choix de la boisson, qu'il lui offrait. Celle-ci, répliqua aussitôt:

Merci bien pour cette chopine de bière dégoulinante d'une mousse savoureuse, offerte qui me convient parfaitement, car voyez vous, je n'ai point besoin de "Spiritueux" comme vous le dites, pour m'enivrer. Beaucoup d'autres choses me stimulent davantage...

Lui dit elle, avant de porter celle-ci à sa bouche qu'elle ouvre légèrement, pour recevoir la fraîcheur de ce délicieux élixir ambré, la désaltérant doucement. Après avoir bu quelques gorgées, celui ci entama la conversation...

Qu'entendez vous par "retenue" ?
Quand à " notre quête" pour employer vos mots, nous n'en sommes pas encore à ce stade! Car si j'ai bien analysé vos mots et phrases, vous n'en savez guère plus que nous sur ce clan ?
Me tromperai je ?
Quant à compter sur notre, je dis bien " notre" ma soeur et moi coopération, tout dépendra du contexte dans lequel nous évoluerons avec vous. Si je sens des tensions entre vous et Hyldra! ça n'ira pas....
Dîtes moi Dequerne! vous me semblez nerveux ?
Non ?
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Dequerne


Dequerne savait pertinemment après coups qu'il n'aurai jamais dû succomber à l'emportement, mais au fond de lui résidait une certitude, s'amplifiant de plus en plus, celle de devoir arriver à ses fins et de par la même à celles de ses nouvelles "associées", et qu'un comportement tel que celui d'Hyldra ne pourrait qu'accentuer la difficulté, mais désormais il fera avec, se résolvant à ne ce concentrer qu'à son objectif.


Les paroles de Bellinda sonnait juste à son oreille et il en fut satisfait, il pourrait au moins avoir un semblant de franchise et de neutralité, quoi que tumultueuse au possible il résiderai dans cette recherche du Clan une possibilité d'entente entre lui et les deux soeur. Puis...


"...car voyez vous, je n'ai point besoin de "Spiritueux" comme vous le dites, pour m'enivrer. Beaucoup d'autres choses me stimulent davantage... "


A la fin de la phrase de Bellinda, Dequerne esquissa un léger sourire qui probablement serai perçu par la belle comme une réaction à ses propos mais il en était tout autre car cela faisait déjà un long moment que lui-même se sentait "enivré" mais non point par son Calva de tout à l'heure mais par cette fragrance légère entourant Bellinda et ce charisme qui la nimbe en permanence, mais point comme une lueur mais plutôt comme une envoutante brume obscure émanant d'elle, et le pénétrant, lui laissant tant de sensations contradictoires que cela le rendait nerveux, mais il réfrénait les images ce proposant d'elles même dans son esprit, car il le savait, les roses sont belles mais mieux vaut se méfier des épines, et il ne sera pas celui qui sera piqué, à moins que...

Dequerne écouta la Belle ardente jusqu'au bout mais comme plongé dans une langoureuse léthargie, il secoua la tête pour reprendre ses esprits quand elle ce rendit compte de sa nervosité puis dit:

"Veuillez m'excuser, j'ai chevauché durant neuf longues heures et suis quelque peu fatigué, mes réactions doivent être dû à la fatigue, n'ayez craintes, mais quand à votre "retenue", et bien il semble seulement que vous sachiez contenir vos élans et cela ne sera que plus propice au dialogue.

Et comme je vous l'ai dit toute à l'heure...
Deux splendides blondes en quête d'informations vont trouver beaucoup de bavards pour leurs parler, mais peut saurons, quoi qu'en attendant ils essayeraient de "monnayer en nature" leurs mensonges...

Tandis qu'avec moi...
Mes "rondeurs" risque beaucoup de déjà moins les intéresser, et au pire des cas il n'est pas improbables que je leurs en fasse peter une ou deux en travers de leurs... mâchoires...

Deplus mon physique passera plus inaperçu dans les pires bas-fond, même remplit de crapules, et ma carrure quoi que moyenne pour un ancien marin dissuadera de fait certaine véléïtés d'affrontements..."

Dequerne repensa à toutes ces légendes urbaines attribuées à certaines organisations, et savait pertinemment qu'elles étaient le fruit de beuveries en tous genres:

"Et il est vrai que je n'en connais pas plus que vous mais aussi pas moins... donc nous somme sur un pied d'égalité. Mise à part quelques légendes qui semble enjolivées ou fausses, je n'ai pour l'instant constaté que le nom est tût, ou déformé par la rumeur: Main sombre, l'Obscure main, le doigt noir, le Poing noir, et que sais-je encore, somme toute des balivernes!"

"Ce qui m'intéresse, ce n'est justement pas un Clan que l'on connait et où le nom est sût de tous et qui pêcherai pas excès d'orgueil, mais un Clan qui sache se faire oublier tout en perpétrant ses objectifs et intentions..."

Il but une longue et lente gorgée du blond breuvage puis reprit:

"Et pour finir, pour en revenir à votre soeur...
Je préfère de loin l'ignorance au mépris, et je ne compte pas l'affronter d'une quelconque manière que ce soit."

Ce qui l'intéressai surtout c'était comment les deux soeurs l'avaient appris:

"Mais vous ne m'avez pas raconté encore comment toutes deux êtes venues à Nïmes pour la rechercher, cette... Main Noire..."
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Bellinda La Démone

Etant donné qu'elle devait refouler ses instincts machiavélique, celle-ci ne put achever sa conversation, sans ajouter pour ses deux dernières questions, un ton sarcastique. C'était plus fort qu'elle... Bellinda l'observa, au moment ou elle vit un petit rictus espiègle s'afficher sur le coin de sa lèvre, suite à sa phrase à double sens, à propos du terme "spiritueux". Depuis le départ de sa soeur, le comportement du beau brun, lui semblait nerveux en sa compagnie. Son charme, serait-il le fauteur de trouble? Se demanda t-elle. Si cela s'averait vrai, elle tenterait de le faire succomber. De par ses expériences, elle savait que le mâle était attiré par les femmes mystérieuses, hautaines et presque dédaigneuses. Beau défi que de le conquérir, en l'épargnant de la mort... "Quelle divine idée alléchante, promesse de biens doux égards". Cette pensée l’émoustilla encore plus. Son regard bordé de longs cils en forme d'amande pétillait d'intelligence et de malice.

Soudain elle fût sortie de ses pensées par Dequerne, qui justifia sa nervosité, ainsi que l'interprétation du sens du mot " retenue" qu'elle ne comprenait pas. Lorsqu'il lui lança ses paroles:

" Deux splendides blondes en quête d'informations vont trouver beaucoup de bavards pour leurs parler, mais peut saurons, quoi qu'en attendant ils essayeraient de "monnayer en nature" leurs mensonges..."

Bellinda renversa sa tête en arrière, laissant sa longue chevelure blonde tomber en une cascade de boucles, puis éclata d’un long rire sardonique et cruel . Elle se calma et écouta attentivement sa description vu comme une sorte de vieux loup marin expérimenté et intrépide. Elle apprécia sa franchise à propos du clan. Elle ne savait plus, si elles allaient poursuivre l'aventure avec lui ou pas. Elle verrait ça. Elle continua de se creuser la tête à ce propos. Les yeux rivés sur la chope, d'une main la caressant du bout des doigts, s’amusant de temps en temps à tremper son index dedans pour ensuite le diriger dans sa bouche, puis amena la chopine à ses lèvres se faisant un plaisir fou à savourer par petites gorgées qu'elle fit rouler dans sa bouche, tout en continuant de suivre son récit.

Vint le sujet de sa soeur! Enfin il n'y allait pas avoir d'altercations entre eux deux. Du moins elle esperait qu'Hyldra ajouterait de l'eau dans son vin, qu'elle essaierait d'être plus conciliante avec lui. De façon à ne pas se mettre dans un état d'irritabilité très violente, d'humeur querelleuse voir même d'envie de meurtre! Sinon elle serait obligée de poursuivre leurs recherches sans lui, malgré sa bonne volonté. Le meilleur conseil qu'elle pourrait leur donner, serait donc de se tenir éloigné l'un de l'autre. Elle poussa un profond soupir, reposa sa chopine et répondit à sa question :

Nous nous tenions pas loin de la cathédrale de Clermont, ou nous avons entendus un type crier:
"Pour la Main Noire".
Intéressée par ce genre d'organisation, nous avons décidé de nous renseigner auprès des villageois du coin, pour tenter d'intégrer leur groupe, qui nous expliquèrent qu'un clan venait de dérober une relique et une des deux vieilles rombières avait ouï dire qu'ils se dirigeaient en direction du Languedoc!

Plongeant son regard dans le sien, elle lui demanda à son tour :

Racontez moi un peu, comment avez vous eu le besoin, le désir, la soif de connaître La Main Noire ?

Dequerne

Ecoutant attentivement Bellinda, il savourait chaque mots sortant de sa bouche, emprunt de son timbre suave et harmonieux et Dequerne, peu à peu, se sentait conforté dans la confiance que la Belle lui évoquait.
Sans l'intérrompre, il percevait de plus en plus le besoin de lui raconter le reste...

Ce qu'il taisait...
Par prudence ou pas méfiance...

Mais désormais un cap était franchit et plus rien ne serait pareil si tout ce déroulait comme il l'espérait, et même les "coups de rasoirs" de la Belle de glace n'y changerait rien, car il le savait, sa détermination s'acroissait d'heure en heure et imperceptiblement ils s'approchaient du but.

Puis, d'une longue et lente inspiration, il se détendit quelque peu, sentant même son tic s' éstomper. Puis Dequerne déclara:

"Vous savez...
Je vous est finalement mentit, enfin pas tout à fait...
Ce n'était qu'un mensonge par omission..."


Dequerne esquissa alors un sourire espiègle...


"La vie de marin à bord d'un navire baleinier est laborieuse et paie finalement très mal, surtout si l'on considère qu'à chaque rentrée au port nous engagions de trois à cinq matelos pour compenser les pertes dû à cette activitée des plus périlleuses...

Alors disons.... que je me suis reconvertit...
J'aime à présent "visiter les demeures" et éventuellement opérer à un "emprunt définitif"...
Mais cette activité, je la connaissait déjà avant et en groupe très organisé mais plus axée sur les navires, mais pour des raisons que je tairais pour l'heure, j'ai été contraint à la pratiquer sur des demeures et en solitaire...

Le 10 Novembre 1455 j'était à Dieppe, pour profiter un peu du cadre du concours de la Boulasse d'Or. Pas tant pour m'y joindre que de profiter des bâtisses vidées momentanément de leurs occupants trop affairés aux festivités...

Et c'est là et ce jour même que cette fameuse affaire de l'incendie de l'auberge du "Syl Fou Plaît" à éclatée. Il y avait deux membres en mission pour le compte de la Main Noire dans ce secteur et par le truchement de connivences sur place j'ai eu confirmation qu'elles appartenaient bien à ce Clan, et vue que c'est une organisation, "une meute de brigands de haut vol", j'ai désiré l'intégrer. Mais maigres étaient mes renseignements, ce qui par contre était sûr, c'est que l'une des deux avait un accent Languedocien à couper au couteau, et elle employai des expressions typiques comprises de sa partenaire, elles devaient certainement y résider la plus part de leur temps, donc n'ayant rien à perdre, et perpétrant mes actes de cambrioles pour subvenir à mes première nécéssités je me suis dirigé ici.

Mais pour être honnête, ici, dans le Languedoc, je n'ai pas de contacts.
Mais finalement, en écumant tavernes et auberge, la chance m'a sourit, bien mal grés moi je doit l'admettre... car j'ai indirectement retrouvé contact avec l'organisation par le biais d'une autre de ses membres dont j'ai croisé fortuitement la "trajectoire" dans une taverne, et, de pintes de bières en verres de Cognac, de paroles en sourires, de méfiance en ivresse, d'effleurement en attentions, j'ai finalement eu une confidence, mais que parcéllaire...

Je ne peux révéler pour l'instant son nom, mise à part qu'elle a été pour moi un doux poison...



Puis à mon réveille, la belle s'était envolée pour une raison qui m'était inconnue, mais qui avait instillé en moi un espoir, un raison de donner but à mes journées, de renouer avec ce gout du risque et de l'inconnu que je savourait d'antant."



Terminant d'un trait lent et attentif le fond de sa chope, Dequerne marqua un léger temps de pause puis reprit:

"Je sais que ce n'est pas à Nîmes qu'il faut entreprendre nos recherches, mais bien plus loin à l'Ouest...
A Carcassone pour être plus précis, et je ne sais qu'un dernier détail...
C'est qu'il nous faut chercher une auberge...
Et malheureusement son nom m'est inconnu...
Alors désormais, je pense que vous avez entrevue la raison de cette lueur d'intéret à votre encontre ainsi qu'à celle de votre soeur..."



Ayant terminé ses ultimes révélations, Dequerne savait que le sort en était jeté, puis regardant Bellinda dans les yeux, il saisi délicatement sa fine main posée sur la table à coté de sa pinte, et baissa ensuite les yeux sur ses phalanges aussi blanche que les premières neiges de l'hiver.
Inconsciemment, et avec l'aide de la fatigue et de cette légère ivresse, tant causé par l'alcool que par les fragrances de la Belle de feu, Dequerne commençai à ressentir cette tout autre "lueur d'intérêt" à son encontre...
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Bellinda La Démone

Au fur et à mesure qu'elle l'écoutait pour créer un climat d'assurance, de sécurité et qu'elle lui répondait, Bellinda vit finalement les traits de Dequerne se détendre. Elle atteignait une étape fondamentale, en le mettant en confiance et ne pas chercher à le maîtriser. L'agitation de ses doigts sous la table s'atténuait. Il reprit son récit après un petit temps de pause il remémora son passé. Il narra son aventure, qu'elle écouta sérieusement et lui avoua connaitre des membres du clan. Deuxième phase victorieuse de son plan, arrivait plus vite que prévu." La franchise et révélations". Elle esquissa un rictus de satisfaction naissant sur ses lèvres, qui se métamorphosa en sourire. Dans son regard, dansait une lueur de parfaite satisfaction et de plaisir anticipé...

La nuit avançait silencieusement, l'air était sec et froid à l'extérieur, mais une douce chaleur l'envahissait. Etait-ce la chaleur de la pièce? Elle préféra s'arrêter à cette hypothèse. Que le temps filait vite en si bonne compagnie. Ayant terminé ses révélations elle répliqua:

Donc vous connaissez quelques membres de ce clan. Parfait. Nous reparlerons de tout cela demain, en présence d'Hyldra. Car je pense que nous aurons de la route à faire dés l'aube. Plus vite nous partirons, plus vite nous atteindrons chacun notre but. Nous commençons un projet de collaboration, mais je n'y apporterai aucune modification, si ma soeur refuse de s'associer! rien n'est acquis.
Au fait ! avez vous une monture ?

Dit elle en terminant sa chope en un seul coup. Reposant sa pinte sur la table, laissant sa main à plat, un frisson la parcouru, lorsque la main de Dequerne atteignit sa la sienne. Elle regarda sa main, puis releva les yeux, plongeant son regard dans le sien, elle resta troublée quelques secondes. Elle retira doucement sa main de la sienne, lui fit un regard doux et velouté tout en lui expliquant.

Je ne peux avoir de contact avec vous! Vous ne savez qui je suis.
Vous ne pouvez pas vous imaginez de quoi je suis capable, si j'ai une relation avec vous.
Je ne préfère pas éveiller le démon qui est en moi.

Elle se leva de sa chaise, prit sa besace d'un bras, de l'autre sa cape, remercia le beau brun pour cette soirée très intêressante et fila rejoindre sa soeur, arrivée en milieu de salle elle se retourna et lui annonça!

Au levé du soleil, nous serons debout!
Avez vous une carte du coin ?

Une fois ses questions posés, elle lui fit comprendre qu'ils reparleraient de tout ça, au levé du jour. Puis scrutant la pièce elle vit encore quelques piliers de comptoir affalés sur les tables ! Elle les regarda avec dédain et cracha au pied d'une larve, avant de tourner les talons et de partir dans la chambre

*Hyldra*

[ A l'étage, dans une chambre]


Hyldra avait quitté la tablée furibonde, laissant sa sœur seule en compagnie du brun mielleux. La cadette ne pouvait plus supporter les paroles incessantes de ce Dequerne. En réalité, sa présence elle-même l’excédait. Et de voir sa sœur ainsi accepter, quasiment sans résistance, sa proposition de collaboration, avait mis la beauté de glace dans un état de rage irrépressible, qu’elle avait tenté de contrôler, et de dissimuler au mieux lorsqu’elle se trouvait encore avec eux. Elle ne comprenait pas l’attitude de Bellinda. A quoi ce gus pouvait il bien leur servir ? Il semblait ne pas en savoir plus qu’elles à propos de la Main Noire, à vrai dire il en connaissait même moins à propos de ce Clan, son nom lui échappait encore ! C’étaient les sœurs qui avaient dû lui apprendre. Ce mâle ne leur était d’aucune utilité. A moins qu’il en sache plus qu’il voulait bien laisser paraître. Sinon, il ne serait, pour les frangines scandinaves, qu’un boulet prétentieux dans leur quête. Elles allaient devoir se le coltiner, et se le traîner jusqu’à ce qu’ils trouvent ce fameux Clan.

*On va avoir un de ces porcs dans les pattes, maintenant… *

Enfin, plus précisément, c’était Hyldra qui le pensait, car sa sœur semblait voir les choses plutôt différemment.
Sur cette pensée la femme de glace pénétra dans la chambre, après avoir monté les escaliers, dont elle fit grincer le bois, à chaque marche gravie, avec un pas ferme et saccadé, les talons de ses bottines noires renforçant le bruit dissonant de sa grimpée vers l’étage.
Maugréant, la cadette referma la porte de la chambrée derrière elle, en la faisant claquer violemment et avec rage. Figée sur place, l’ensemble de ses muscles contractés, elle prit une profonde inspiration tout en fermant les yeux, afin de tenter de se calmer autant que cela lui était possible. Voir ainsi sa sœur pactiser avec « l’ennemi » l’avait mis dans un état second, bien qu’elle avait essayé jusque là de se maîtriser, pour garder « bonne figure ».

Ouvrant de nouveau ses paupières, Hyldra découvrit la pièce dans laquelle sa sœur et elle passeraient la nuit. Chambre plutôt rudimentaire, austère et rustique. Seules quelques tentures maussades et torches peu flamboyantes ornaient les pans muraux… certainement, était là le résultat d’une tentation maladroite de la part des propriétaires d’égayer la chambre. A vrai dire, la scandinave n’en avait que faire, elle se contenta de balayer furtivement la pièce du regard, puis s’avança vers le lit, lentement, y posant son baluchon, en fait… « y larguant » aurait été le terme plus juste.
Quand soudainement, son attention fut attirer vers le coin de la chambre, qu’elle n’avait pas encore remarqué jusque là, dissimuler dans la pénombre. Un baquet constitué de lattes en bois, trônait là, duquel on pouvait apercevoir quelques vapeurs s’y échapper. Un immense sourire de satisfaction, presque d’euphorie, si ça n’avait pas été Hyldra, se dessina avec contradiction sur le visage dur et froid de la belle nordique. Sa sœur avait dû certainement demander au tavernier de leur préparer un bain, en louant cette chambre, afin d’en faire une surprise à Hyldra. Et c’était exactement ce dont elle avait besoin après ces longues journées de chevauchée qu’elles venaient d’accomplir, sans compter cette « rencontre » avec l’autre Dequerne, qui avait rendu Hyldra sur les nerfs, en plus d’être harassée.
Ce bain représentait donc là pour elle, une parfaite occasion pour se détendre un peu, et oublier, au moins pendant un temps, ce qu’il venait de se passer au rez-de-chaussée. Sans attendre, elle fit glisser le long de son corps, aux formes harmonieuses et généreuses, sa robe et l’ensemble de ses effets qu’elle laissa juchés sur le sol.
De façon inconsciente et machinale, reprenant toute sa féminité, ainsi parée, Hyldra pénétra voluptueusement dans l’eau chaude et exquise de la cuve, espérant que sa sœur vienne l’y rejoindre, sans trop tarder, afin de partager ce bain.
Elle s’installa de tout son long dans le baquet, laissant ce liquide transparent caresser et recouvrir l’ensemble de sa peau, gagnée par cette sensation de détente et de bien-être, dans laquelle elle s'abandonna…

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Dequerne

Dequerne regarda la Belle ardente s'en aller, dans un voluptueux mais discret déhanché, et monter l'escalier menant à sa chambre. Il ne la rejoindra certainement pas ce soir, ni jamais s'il est croyait Bellinda, et cela n'en sera que mieux pensa-t-il, elle qui ne préfère pas éveiller le démon qui est en elle. Il comprenait instinctivement ce qu'elle sous entendait, et lors de cette phrase il garda le silence, respectant sa volonté.

Dequerne retourna alors auprès de la table où il s'était installé et prit sa besace qu'il avait omis de ramener lors de l'envolée de son Ecu...
D'un pas lourd, il gravit les marches de l'escalier et monta dans sa chambre. Il sortit une bougie de sa besace et l'alluma à la torche près de sa porte, puis ouvra une porte donnant sur celle-ci, sommaire mais qui remplirait parfaitement son office. S'allongeant tout habillé il posa sa bougie dans le porte chandelle et il scruta le plafond, commençant à sentir ses muscles se détendre...

Dequerne fit un songe, plus tout à fait une rêve mais pas encore un cauchemare...

Il était dans un long couloir de pierres, tel ceux d'un donjon, et abondamment éclairé de torches à intervales serrés, et au loin des claquements de talons se firent entendre. Dequerne n'entrevoyait qu'une vague forme féminine vêtue de rouge et de noir, s'approchant tout doucement, à son passage s'éteignait les torches et semblait la suivre une forme de brouillard obscur, d'un noir de jais.
Dequerne essayant de bouger, restait comme paralysé, immobile et sans force, et les brumes obscures lentement dépassèrent la Belle, l'enveloppant et se jetant sur lui, le rendant aveugle.

Puis un ricanement, et cette femme le contourna se plaçant dans son dos se rapprochant sournoisement, elle lui glissa un doigt sur la nuque, commençant à y planter une de ses griffes puis siffla à son oreille avec un doux accent guttural:

"nerveux..."

Ressortant son ongle de la chair, elle lui fit après avoir laisser sa main serpenter sur son dos et son flanc, puis Dequerne entendit un léger bruit de suçion, la Belle léchant l'ongle emprunt de son sang.
Elle dit alors...

"me plait....
me plait... vraiment..."

Puis lentement elle finit par sortir du couloir, claquant toujours aussi fermement le sol des talons de ses bottines.


Dequerne se réveilla en sursaut, au petit matin, et constata que non seulement il était resté habillé mais que sa bougie avait rendue l'âme...
Il prit ses affaires, ce changea, et descendit dans la salle principale pour voir si les deux soeurs y étaient belle et bien.
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Bellinda La Démone

[ A l'étage, dans une chambre]


Elle monta d'un pas souple l'escalier aux marches de bois vermoulues, qui était étroit et obscur, faiblement éclairé par des torches résineuses fixées sur les parois, reliant les deux étages. Le bois poussiéreux de l’escalier craqua longuement, produisant un bruit sec, comme s’il s’étirait dans le froid qui montait. La main sur la rampe, arrivée sur le palier, elle regagna la chambre, faisant craquer les lames du vieux parquet en chêne sous ses pas, posant sa main sur la poignée qu'elle tourna lentement et ouvrit la porte vers l'intérieur. Sur le seuil, elle scruta la pièce de petite taille et vit une table et une chaise de bois foncé, faiblement éclairé par quelques chandeliers garnis de bougies presque éteintes dont les flammes déclinent lentement. Sur la gauche du lit, une armoire. Elle referma la porte, attrapa la vieille chaise et la bloqua sous la poignée, sachant très bien que si l'on essayait d'entrer, les soeurs se rêveilleraient aussitôt pour ne pas être surprise et feraient passer un sale moment, à la personne venant s'aventurer dans leur chambre.

Sur le lit, elle vit le baluchon qu'elles se partageaient. Elle sortit le peu de vêtements qu'elles avaient et prit un change, lorsqu'elle vit à peine dissimilée, la baignoire avec sa soeur dedans. Elle s'approcha d'Hyldra en lui souriant, commença à raconter le récit que lui avait narré Dequerne tout en se déshabillant. Elle ôta son chemisier transparent, laissant juste deviner une très belle poitrine, qu'elle fit glisser le long de ses bras fins puis le long de son buste, le laissant tomber au sol. Descendit sa jupe de velours noir qui tomba le long de ses jambes galbées par ses bas. Posa son pied sur le rebord du bain et fit rouler ses bas juqu'aux chevilles et les lança au milieu de la place. Une fois nue, elle se glissa à son tour dans l'eau lentement, immergeant avec grâce son corps pour rejoindre sa soeur. Lui prit le visage entre ses deux mains et déposa un baiser sur son front, avant de poursuivre la révélation que le beau brun lui fit. Elle mit sa tête sous l'eau, en remonta, une fois sa longue chevelure soyeuse trempée. Avec un large sourire satisfait,elle prit l'éponge et la savonna. Elle lava son visage et le rinça laissant l’eau ruisseler le long de ses longs cils. Continua en nettoyant ses épaules, ses bras, son dos, sa cambrure, ses cuisses et ses pieds. Une fois raconté tout ce qu'elle savait de Duquerne, elle se rinça, faisant couler l'eau de l'éponge sur son corps et le long de ses cheveux, qui se collaient à son dos. Son corps, mince et élancé se tenait droit.

Elle sortit la première, s'enroula dans une serviette, se démêla les cheveux, avec le peigne en ivoire de leur mère, se glissa sous la couette et attendit que sa cadette vienne la rejoindre. Une fois celle ci prés d'elle et sachant qu'à l'aube, ils allaient repartirent, elle souffla la dernière bougie crépitante, Embrassa sa soeur, en lui souhaitant bonne nuit, se laissa tomber contre l'oreiller, passant sa main sous celui-ci et le serrant contre son cou laissant le noir reprendre sa domination. Le sommeil vint en elle, et ses yeux se fermèrent .... A l’aube, la lumière chatoyante des rayons orangés vint la réveiller. Elle se tourna doucement, bougea l'épaule de sa soeur, pour la sortir de son sommeil, cligna mainte fois des yeux, avant de se lever rassembler leurs affaires, se vêtir et descendre jusqu'à la taverne, laissant Hyldra se préparer. Elle l'attendrait en bas. Elle retira la chaise de la porte et sortit ....


[ A la taverne]

Une fois en taverne elle vit Dequerne au comptoir. Il était déjà prêt. Elle alla le rejoindre, en lui adressant un léger sourire.

Bonjour, avez vous bien dormi ?
Avez vous une carte des environs, pour que l'on puisse prendre la bonne direction?

Elle s'installa à une table près de la sortie et commanda au tavernier deux tisanes! une pour sa soeur et elle même, puis s'adressant au beau brun !

Vous voulez boire quelque chose avant notre départ ?

Ah oui ! Avez vous une monture ?

*Hyldra*

Hyldra n’eut pas à attendre longtemps sa sœur, qui, sûrement, avait entendu l’appel de ce bain. Pendant que les poupées scandinaves partageaient toutes deux ce moment de détente et de bien être, dont elles profitaient pleinement sachant la route qui les attendait encore, Bellinda raconta la fin de sa soirée avec l’impudent, ainsi que son récit. Voilà qui était plus intéressant… Ce Dequerne en savait donc plus que ce qu’il avait bien voulu laisser paraître au début de leur échange. Ce qui était, après réflexion, plutôt compréhensible, et malin de sa part. Il est vrai que les frangines étaient pour lui de parfaites inconnues, simplement cherchait il avant à les tester et à savoir si il pouvait avoir confiance en elles. Et ce n’était certainement pas Hyldra qui avait facilité cette tâche, bien au contraire.
Ce mâle était donc plus utile que prévu. Tant mieux pour elles, mais surtout pour lui… Bien que ceci ne changerait rien, de toute façon, au comportement de la cadette envers lui. Ca ne l’aiderait pas à supporter beaucoup plus la présence de cet individu durant la suite de leur quête. Mais elle n’allait pas avoir le choix, de toute évidence. Il faudrait qu’elle fasse avec.

Bellinda quitta le baquet la première, se dépêchant de regagner la couche dans laquelle elle glissa. L’eau claire s’était refroidie, à son tour, Hyldra sortit de la cuve, jetant un coup d’œil sur ses vêtements crasseux et poussiéreux, qu’elle décida de laisser choir au sol. Dans son plus simple appareil, elle rejoignit sa sœur qui déjà avait réchauffé le lit. Cette dernière embrassa la cadette afin de lui souhaiter bonne nuit, avant de retrouver l’obscurité de son sommeil. Il s’agissait des seuls moments de tendresse et d’affection que la femme de glace se laissait accorder. Courts instants dans lesquels Hyldra montrait son attachement inébranlable envers celle dont le même sang qu’elle coulait dans ses veines. Après les épreuves qu’elles avaient dû traverser pendant leur adolescence, leurs liens s’étaient renforcés, devenant ainsi indéfectibles. Toutes deux étaient maintenant inséparables.

Sous la faible lueur qui se dégageait de l’astre lunaire à travers la lucarne de la chambre, les poupées scandinaves rejoignirent les bras de Morphée, se plongeant ainsi dans un profond sommeil récupérateur.




Le lendemain, au petit matin, réveillée par les petites secousses de son aînée, la belle de glace sortit doucement de sa léthargie, s’étirant, tel un félin, de tout son long, après que ses yeux se soient habitués à la lumière agressive de l’aube, qui avait remplacé progressivement l’obscurité de la nuit. Hâtive, Bellinda avait été plus rapide à se lever, et à rejoindre le rez-de-chaussée, laissant sa sœur terminer de se préparer. Hyldra haussa d’ailleurs un sourcil lorsqu’elle vit ainsi sa frangine qui semblait pressée de quitter les lieux, à moins que ce ne soit plutôt l’impatience de retrouver son beau brun. De nouveau ce sentiment d’agacement l’accapara. Qu’arrivait il donc à sa sœur ?
Une fois, ses affaires amassées et rassemblées, elle quitta à son tour la chambre, pour rejoindre les deux autres, qui étaient certainement déjà en train de l’attendre en bas.


[En taverne, le lendemain]

Descendant les escaliers, d’un pas toujours aussi saccadé et décidé, Hyldra aperçut ce Dequerne et Bellinda installés à une table proche de la porte d’entrée, qui discutaient. Cette vision eut pour effet de raidir son échine, et de contracter l’ensemble de ses muscles, qu’elle avait tant peiné à essayer de détendre la veille avec le bain.
S’approchant d’eux, elle leur lâcha, accompagné d’un discret et brusque signe de tête, qui était adressé au primate :

« Bonjour. »

Elle n’en avait de toute façon que faire de savoir si il avait bien dormi ou non. Tout ce qui lui importait chez lui c’était les renseignements qu’il possédait sur le Clan. Seule raison qui l’empêchait d’être plus discourtoise avec lui... Il fallait que Hyldra se contienne si sa sœur et elle voulaient atteindre l’objectif qu’elles s’étaient fixées, soit intégrer ce Clan. Mais pour cela, elles avaient besoin de lui, pour le moment en tout cas.
Une tisane, posée au bout de la table, semblait lui être destinée. Tout en restant debout, elle attrapa alors tasse, et en but quelques gorgées, ne se préoccupant même pas des brûlures que lui procurait l’eau bouillante, qui glissait sur sa langue, et dans le fond de sa gorge. Sans même prendre la peine de la terminer complètement, la femme de glace reposa aussitôt le godet dans un geste brusque et vif, le faisant presque claquer contre la table, avant d’ajouter :

« Bon, on se bouge ? Ou bien on reste encore coucher là ? On a assez perdu de temps comme ça il me semble. Il y a encore beaucoup de route qui nous attend. »

Elle se fichait pas mal de savoir si Dequerne possédait une monture ou non.

* Qu’il se débrouille pour nous suivre sinon. J’m’en bats.*

Il avait voulu collaborer avec elles, il fallait maintenant qu’il assume. Elles n’étaient pas là pour le surveiller, et le bichonner. Cheval ou pas, il était temps pour eux de partir.
Elle lança un regard à sa soeur pour ainsi l'inviter à partir.
Alors que le brun arrogant s’apprêtait aussi à se lever de sa chaise pour emboîter le pas des sœurs et sortir de la taverne, Hyldra lui coupa la route, en passant juste devant son nez. Par ce mouvement, sa longue chevelure vint fouetter vivement le visage masculin. Et sans attendre, suivant Bellinda, elle se dirigea vers la porte, se moquant de la réaction de Dequerne.

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Dequerne

Dequerne était au comptoir, déjà prêt, quand Bellinda alla le rejoindre en lui adressant un léger sourire, marchant gracieusement, de se pas léger effleurant les planches du sol.

Bonjour, avez vous bien dormi ?
Avez vous une carte des environs, pour que l'on puisse prendre la bonne direction?

Il répondit sur un ton quasiment joyeux: "Bien-entendu très chère, je n'escomptais pas faire confiance au flaire de ma monture..."
Puis ils s'installèrent tranquillement à une table près de la sortie, Bellinda commandant deux tisanes au tavernier:

Vous voulez boire quelque chose avant notre départ ?
Ah oui ! Avez vous une monture ?

Dequerne concentré sur sa carte fit un signe négatif de la tête puis réalisa peu après qu'elle lui avait adressée une double question il leva rapidement les yeux vers elle il lui dit:

"Pardon j'étais ailleurs... je regardait la route le plus courte pour nous mener à Montpellier
Et non merci pour votre proposition j'ai déjà bien trop bu d'infusion de racine de chicorée amère, quand à ma monture, elle soit être repue d'avoine à l'heure qu'il est."

Pendant ce temps, descendant les escaliers, Hyldra s’approcha et lâcha sêchement un « Bonjour. » qui semblai lui avoir écorché le palais.
Ne daignant même pas s'assoir, elle se saisit alors de sa tisane d'un air peu enclin à la discution et ajouta presque dans l'instant une phrase si péremptoire que Dequerne ne releva même:

« Bon, on se bouge ? Ou bien on reste encore coucher là ? On a assez perdu de temps comme ça il me semble. Il y a encore beaucoup de route qui nous attend. »

Il hocha lentement la tête en signe d'approbation, les sourcils levés et les lèvres pincées mais pensa secrètement...

*Et bin ça promet...*

Ils se levèrent, et il n'eut même pas le temps des courtoisies d'usage qu'une gifle "blonde platine" lui fut administrée par la chevelure de la Belle de glace.

*En effet.... ça promet...*


Il inspira profondément et déposa sur la table la rétribution du tavernier, puis suivit les deux soeurs déjà en train de demander au palefrenier de seller leurs montures. Quelques instants plus tard, ils prirent la route, et Hyldra coupa la route à la monture de Dequerne et passant devant, elle sembla alors mener le groupe...
Il replongea dans ses pensées, sentant en lui une vague de lassitude l'emporter...

*A cette allure je crois franchement que je vais pas arriver à Carcassone sans lui en avoir fait péter une ou deux...*

Ils passèrent les portes massives de la muraille de Nîmes et se dirigeai à présent sur le chemin les menant à Montpellier.