9 - L'AUBERGE DU PHARE

Dequerne a écrit:: [ Le début de soirée à St Pol... Deux mois après le départ de Carcassone... ]

Déjà de nombreuses heures qu'ils chevauchaient en direction de cette petite bourgade de St Pol. La nuit s'abattit sur cette campagne Bretonne lentement, et les chevaux commençaient à faire montre de fatigue évidente. Dequerne se dit qu'à la première auberge ils s'arrêteraient et aviseraient le lendemain car bien évidemment le manque d'argent commençait à se faire cruellement sentir, les petits larcins issues des cambriolages dans des petites bicoques ne paient pas assez, ils leur fallait quelque chose de plus juteux à présent pour se la couler douce de long mois. Lui et Ivy, ce doux poison, les pérégrinations de ce duo diabolique , le gout du risque, celui de l'aventure les unissant, les gourmandises charnelles d'Ivy, bien entendu partagées par Dequerne, ne s'en plaignant aucunement, tout était pour les lier dans cette aventure devenue sans autre but que le plaisir personnel, égoïste et immédiat. Ils résidèrent un temps à La Rochelle pour perpétrer leurs différents délits...

Antoine Dequerne...

Ce seul nom à La Rochelle ouvrait bien des portes, cette ville il l'avait arpentée dans tous les sens, rencontré une foule de gens plus ou moins penchées dans le crime et là bas il avait de nombreux contacts, toute une faune criminelle : truands, receleurs, faussaires, indics, proxénètes, catins...
Il s'y était immergé pendant de longs mois à la recherche de l'assassin de sa femme, jusqu'à ce que le désespoir de ne point le trouver lui fasse passer la barrière, devenir comme eux, sans scrupules... à jamais...
Mais la perfection n'est pas de ce monde et parfois on se fait prendre la main dans le sac ce qui avait faillit très mal tourner pour lui et Ivy dans cette ville, recherchés à présent dans le Comté du Poitou, il fallait se faire oublier pour un temps et la proximité du Duché de Bretagne était propice à cela.

Tout en songeant Dequerne regardait aux alentours en faisant courir son regard sans réellement y porter attention, plongé dans ses pensées et engourdit non seulement par la fatigue mais par le bercement occasionné par le pas de sa jument. Il se remémora le tout début de cette épopée avec Ivy, les faisant partir du Languedoc, de Carcassonne plus exactement et les menant jusqu'ici... ce tout début si torride...

...Il plongea alors à nouveau dans de voluptueux souvenirs, et ce que Dequerne avait vécu avant de recroiser le poison: une semaine de frustration, de retenue, de vexation, de douleurs tant physique que morale au contact des deux Scandinaves infernales, et tout cela refoulé à l'extrême fut libéré par Ivy lors de leur retrouvailles se soldant en une brulante étreinte. Elle, l'exquis réceptacle accueillant la virilité d'Antoine exprimant dans une délicieuse succession d'éloignements et de rapprochements de son bassin trouvant durement obstacle contre ce fessier rebondie, cambré pour lui en signe de cette acceptation totale de la fougueuse étreinte, son membre glissant avec toujours plus d'aisance dans cette douce moiteur se muant en un traitre ruissellement révélant l'intensité de ce qui transcendait le poison.
Dequerne dont l'être commençait peu à peu à se diriger vers l'orgasme qu'il désirait sans limite, cette ultime sensation, ce sentiment de plénitude et de satisfaction, passant de l'esprit et se propageant dans tout son corps, dans chacune de ses fibres, se mourant délicieusement en son amante. Et c’est dans cette petite mort qu'il retrouva la vie, basculant de l'autre coté, passant à travers le miroir pour aboutir dans un autre monde, plus obscure de cette incertitude de l'inconnu mais n'ayant point peur d'y trébucher comme s'il en connaissait déjà le chemin, sa voie déjà jalonnée de piliers qu'il pouvait entrevoir dans les ténèbres de sa souffrance qu'il ne désirait dès lors plus se voir dissipée, n'en ayant même plus le besoin, bien au contraire...
La voulant se propager à autrui, comme en cette soirée où il sentit dans sa bouche cette suave saveur du tourment infligé, faire éprouver cette douleur physique ou morale que lui même avait tant ressentit dans sa vie suite à la mort de Marion, se libérant ainsi de ce souvenir de sa défunte compagne et de son obsolète quête de son assassin. Il la laissa rejoindre à jamais le royaume des morts en cet instant quasi extatique, elle et son souvenir, et lui envoya la compagnie de la voleuse Maure par la même occasion... Tout ceci ne fit que d'autant plus croitre son plaisir, chaque coup de rein émettant un clair bruit de chair s'entrechoquant dans une forme de violence volontaire, le besoin de l'autre, l'envie de "ça", la nécessité de mêler au plaisir de la mort celle du sexe et de cette cruauté naquit un nouveau vice dont Ivy fut son agréable initiatrice...

Sortant de ses pensées Antoine jeta un léger regard en coin plein de considération à son poison, sa complice, et loin de l'aimer il s'était attaché à elle, car elle était strictement comme lui justement, libre et sans attaches. Du fait de leur périple équestre et criminelle la confiance les avait rapprocher et elle était devenue... sa maitresse en quelque sorte...
Il vit qu'elle aussi semblait lasse de cette chevauchée et ils se devaient de trouver où se nourrir et se laver, camper était faisable mais un peu de confort salvateur serait le bien venu.

Dans les ténèbres nocturnes naissantes se révélaient des lueurs d'une grande bâtisse et en s'en rapprochant il s'avéra que cela soit un établissement hotelier, une auberge plus précisément. Antoine s'adressa à sa comparse en lui indiquant que c'était le destination finale pour la nuit. Elle ne répondit même pas, ne faisant qu'acquiescer d'un hochement de tête et tous deux se dirigèrent vers l'écurie attenante. Dequerne lui dit alors d'aller l'attendre à l'intérieur, lui s'occuperait de soulager les montures de leurs attirails. Pied à terre pour tous deux puis des regards échangés... enfin arrivé...
A peine Ivy avait-elle passée la porte qu'un palefrenier vint s'occuper des montures, ce qui ne laissa pas de glace Antoine, haussant les sourcils, un air soulagé se dessinant sur son visage. Cet auberge semblait être dotée d'un certain "savoir recevoir". Quelques deniers glissés dans la main du palefrenier et Antoine pénétra à la suite d'Ivy...

...enfin un peu de repos...

Ivy a écrit:: [Deux mois après Carcassonne, en Bretagne]

Le pourquoi elle avait quitté sa seule famille ainsi que les réponses dont elle cherchait n'étaient pas venues à elle, encore après tout ce temps. Elle était tombée par hasard sur Dequerne en quittant le manoir. Comme quoi le destin s'arrange toujours pour vous faire sourire par ses surprises quand vous vous y attendez le moins. La probabilité qu'elle le rencontre aussitôt qu'elle prenait sa vie en main, qu'elle aille de l'avant dans sa quête était quasiment nulle. Qui plus est, il n'était qu'un homme parmi tant d'autre avec qui elle avait noyé sa peine et ses tourments l'espace d'une courte nuit. Pourquoi lui, pourquoi était-il sur son chemin à l'instant précis où elle avait eu besoin d'une main secourable ? Il l'avait aidé dans bien des domaines, pas qu'à retrouver son cheval mais, à s'abandonner dans son vice préféré pour tout oublier, la complicité découlée ensuite c'était faite naturellement. Il lui avait tenu compagnie et soutenue dans ses recherches pour retrouver Lazard sans pour autant savoir pourquoi elle le cherchait si assidument. C'est ce qu'elle aimait chez lui. Il ne posait jamais plus de questions que nécessaire, il pouvait être un amant formidable mais, ne cherchait pas à gagner son coeur que jamais plus elle n'offrirait à personne. Il était avant tout un ami sur qui elle pouvait compter, cette seule chose était très rarissime pour elle, personne ne valait jamais la peine qu'on s'y attarde. Lui, exceptionnellement si bien que différemment que pour Lazard, le chef du clan des Revenge. La seule présence de Dequerne la réconfortait maintenant, deux êtres unis sans aucune promesse, partageant un lien unique, l'amitié sous toutes ses formes bien qu'amélioré par le côté charnel régulièrement.

Ils avaient tous les deux séjourné à La Rochelle un petit moment, vivant de petits coups, de bourses maigres, devant récidiver et l'attention se rivant sur eux rapidement à force. Le poison n'était pas vraiment habituée à ce genre de vie. La luxure dans laquelle elle avait eu l'habitude de se prélasser, lui sembla bien loin et pesante après quelques temps. Heureusement, ils leur fallu prendre la route puisque recherchés dans le Poitou. Son départ de la main noire maintenant devaient ce savoir en son sein qui plus est, les membres pourraient être à sa recherche aussi, rester au même endroit,à découvert s'avérait être dangereux autant pour elle que pour Dequerne. Elle mettait sa vie en jeu, elle devrait tôt ou tard finir par lui dire....bien qu'assez grand pour se défendre, il avait droit de savoir ce qui l'attendait réellement dans un futur. Elle finirait par honoré cette lacune sous peu.

Les jours s'étaient succédé avec très peu de halte pour souffler, ils avaient pris la poudre d'escampette vers la Bretagne sans s'arrêter réellement. Cette région en temps de paix pouvait être assez agréable par ses paysages. De vastes contrés feuillus, des gens assez sympathiques pour la plupart. Ce n'était pas la première fois qu'elle y mettait les pieds. Plusieurs années auparavant, elle avait eu pour mission avec quelques-uns de ses camarades, sous l'ordre du Patron d'enlever une bourgeoise du non de Wiatt ou quelque chose du genre, le prénom importait peu. Ivy avait faillit finir aveugle par sa faute. Elle se rappelait parfaitement de son visage si son prénom lui faisait défaut. La garce avait réussi à fuir pendant qu'elle hurlait sous la douleur de ses yeux infectés d'alcool très fort. Quelqu'un l'avait aidé bien naturellement pour qu'elle puisse leur échapper aussi facilement, la main noire échouait rarement, une des seules fois qu'elle se souvenait. C'est d'ailleurs bien ce qui l'inquiétait. S'il fallait que le nouveau maitre de la place décide de régler ses comptes avec elle, elle aurait peine à trouver un refuge assez discret pour disparaitre de leurs griffes. Heureusement, dans ce comté lointain, il y avait peu de chance qu'il la cherche jusque là.

Elle jeta un regard à Dequerne qui chevauchait à ses côtés. Il avait l'air exténué et courbaturé. Probablement qu'elle rejetait la même image puisqu'elle ne cessait pas de bouger sans arrêt sur sa monture, les fesses lui faisant un mal de chien, elle arrivait même à ne plus les sentir du tout par moment tellement de lassitude présente dans les pauvres parties de son corps entier. Un soupir lorsqu'ils passèrent les herses d'une ville quelconque. Elle ne savait même plus où ils étaient rendus. Elle rêvassait d'un lit douillet et pas au clair de lune pour une fois, d'un baquet fumant de vapeur..... Rhoooo.... Qu'est-ce que ça pouvait faire finalement où ils étaient en autant qu'elle a ce qu'elle souhaitait ardemment en ce moment !

Dequerne attira son attention vers une auberge qui semblait plutôt bien fonctionnée puisque, encore ouverte et éclairée à cette heure. Ces voeux allaient pouvoir être exaucés finalement. Elle lui fit un signe de tête silencieux et le suivi. Il lui dit de rentrer, qu'il la rejoindrait sous peu après avoir soigné les chevaux. Pas besoin de se le faire dire deux fois. Elle descendit de cheval. l'abandonna à son complice et se dirigea donc vers la porte de l'auberge pour seul témoin cette lune très haute déjà dans les cieux.

Elle poussa la porte dans un grincement qui se fit accompagner par celui de son ventre affamé. Elle soupira, la délectation de l'eau chaude devrait attendre que sa panse soit comblée. Elle marcha lourdement sur le parquet vers le comptoir où une ravissante jeune femme fort jovial y résidait. La tavernière d'office, la propriétaire avec un coup de chance aussi peut-être. Ivy pris un siège sans pour autant regarder les autres badauds présents. Ce n'était pas dans ses habitudes de ne pas prendre de précaution mais, trop lasse pour faire autrement ce soir. Elle s'accouda au comptoir, son menton dans la paume de sa main, son visage encadré par la pluie ébène de ses cheveux et regarda la brunette butiner d'un client à l'autre jusqu'à ce qu'elle daigne la voir enfin.

Bonsoir.... Un ami à moi arrivera sous peu, vous pourriez nous servir à boire et quelque chose à manger ?

Elle aurait bien dit que cela pressait mais ,elle aurait posé probablement des questions. La règle d'or est de garder le silence ou de poser soi-même les interrogations lorsque vous n'êtes pas de la région. Moins on parle de soi, mieux c'est !

Vous pouvez me dire qui est le propriétaire des lieux ? J'aimerais bien lui parler ....

Manger, une chambre et ensuite voir où ils avaient atterrit. C'était tout ce qui importait. Faire affaire avec le maitre des lieux est toujours plus discret qu'un simple ivrogne attablé. Les soûlards ne connaissaient pas trop ce que voulaient dire ''discrétion'' justement et passaient leurs temps à beugler dans tous les coins quand ils n'étaient pas complètement sourds..... Quoique beaucoup plus facile à faire taire cependant....

Elle sourit faiblement à la jeune femme attendant une réponse lorsque simplement quelques minutes venaient à peine de s'écouler du temps où elle avait quitté Dequerne que ce dernier déjà venait la rejoindre.

Préciosa15 a écrit:: Bonsoir.... Un ami à moi arrivera sous peu, vous pourriez nous servir à boire et quelque chose à manger ?

Vous pouvez me dire qui est le propriétaire des lieux ? J'aimerais bien lui parler ....

Préciosa sursauta en entendant qu'on l'interpellait et se retournant, vit une superbe jeune femme accoudée au comptoir. Elle ne saurait dire depuis combien de temps elle était là ; car ce soir, l'auberge était remplie de monde et elle courrait d'un côté et de l'autre.

Elle sourit à la nouvelle arrivée.

Bien sûr que je peux vous servir le boire et le manger et vous avez devant vous la propriétaire des lieux.

Préciosa réprima un éclat de rire devant la surprise de la dame.

Avisant une table isolée en fond de salle Préciosa lui dit :

Si vous voulez bien vous donner la peine d'aller vous installer à cette table-ci . Je vous apporte le menu ainsi que les boissons.

Elle dévisagea l'arrivante et lui trouva un air bien éreinté.

Souhaitez-vous une chambre également ?

A ce moment précis, elle vit une silhouette d'homme se profiler dans l'entrée. Il entra et se dirigea vers elles.

Elisabeth a écrit:: [Sur la plage d'une ville de Bretagne]

Une lumière me brule les yeux, qu'est-ce que c'est ? C'est si vif et si intense. J'ouvre un oeil et je suis éblouie. Je le referme immédiatement sans attendre. Ma tête me fait mal ainsi que ma peau. Je ne peux être morte si je ressens cette douleur à moins que je brule en enfer, c'est envisageable aussi. Avec les dernières années, j'ai surement gagné ma place comme bras droit de Satan. Je respire longuement et recommence à ré-ouvrir mes yeux. Je n'y vois absolument rien le temps que je m'habitue à cette luminosité grandissante. J'ai la bouche sèche, toute pâteuse. Je me rends contre que quelque chose de granuleux et moite est contre ma joue. Je la balaye du revers de la main, c'est du sable. Cette sensation de fraicheur contre mes pieds nus et ce bruit de fracas, qu'est-ce que c'est encore ? Je parviens, avec difficulté, à voir tout de même. Je me suis échouée sur une plage. Le bruit c'est la mer qui se fracasse en de grandes vagues contre les récifs. La douleur c'est mes épaules brulées par le soleil qui me fait autant souffrir. Je soupire et tente de me remettre lentement debout cherchant ce qui m'est arrivée.

Je peux parfaitement voir ce qui m'entoure maintenant tout en me relevant entièrement. Un océan magnifique, un vent un peu frisquet mais doux quand même, un étendu de sable fin à perte de vue et une forêt danse qui entoure tout ce paradis idyllique pour qui voudrait s'y retrouver. Ce qui n'est pas mon cas. Comment je suis arrivée là déjà ? Je m'assois face à la mer et je sonde le large à la recherche de mes souvenirs. La concentration que cela me prend me fait tanguer, trop chancelante et désorientée pour le moment.

Je garde le cap et continuer à percer mes souvenirs pour finir par me rappeler. J'ai embarqué à Bayonne avec une bande de marins pour voyager ayant besoin d'oublier les vertus de ma petite vie sans aucun sens depuis quelques temps. Le capitaine était d'accord moyennant quelques faveurs que moi seule pourrait lui procurer pendant le voyage étant la seule femme à bord. Cela n'était pas dans mes habitudes mais, la seule option qui s'offraient à moi pour le moment. Le voyage avait duré longtemps jusqu'à ce que les côtes de la Bretagne se dessinent. Profitant de l'absence du chef du navire dans sa cabine personnelle, plusieurs de ses subalternes s'étaient invités dans sa couche. Je me suis débattue, exigent qu'on me laisse mais, contre 5 mastodontes, j'ai eu tôt fait de perdre et pour me punir de ne pas vouloir les satisfaire les uns à la suite de l'autre, ils m'ont jeté par-dessus bord. Ensuite, après avoir essayé de gagner le large qui était encore trop loin, épuisée de nager à contre-courant, j'ai sombré. Maintenant j'ai le cul dans le sable et je suis complètement paumée. Je n'ai aucune idée d'où je viens d'atterrir....

Je me relève, secoue ma chevelure brune et ensuite ma robe pour la débarrasser de la poussière du sable et regarde dans qu'elle direction je vais aller. Je longe la plage à la recherche d'un pêcheur à démunir ou si j'opte vers la forêt ? Un oeil vers le ciel pour me rendre compte que j'ai pris beaucoup de temps pour me remémorer tout cela, l'astre solaire décline rapidement. Aucune chance de trouver un homme sortant sa barque à cette heure, aussi bien prendre le boisé.

Mes pieds ont de la difficulté à avancer dans cette marre doré granuleuse. J'enfonce et je manque de tomber à plusieurs reprises. Je me rends compte que je me surestime un peu mais, aucunement question de rester là à attendre que je meurs de faim ou autre chose. Je suis une battante, je vais y arriver. Je me concentre sur toute mon énergie enfouie en moi et résiste. Finalement, lentement j'entre dans cette vaste verdure environnante cherchant un sentier où n'importe quoi ou n'importe qui me ramènerait vers la ville la plus proche. Je trouve enfin une route un peu dégagée et m'y réfugie remontant lentement. Plusieurs heures s'écoule,la fatigue ne m'aide en rien, le soleil fait place maintenant à une lune entièrement pleine, un peu teinté d'orangé bizarrement, à vous glacer le dos même en y rependant. Cela ne l'arrête pas pour autant, les bruits de la nuit commencent à faire leur apparition. Personne, aucun piéton ou encore de cavalier auquel j'aurais pu demander où je me trouve ou encore me faire escorter. J'ai vraiment pas de chance. Je vais finir complètement hasardée sur cette route. Je continue mon cheminement en soupirant, je ne peux m'en prendre qu'à moi-même. Quelle idiotie d'avoir accompagnée une bande de sauvage en pleine mer ! Cette fois j'avais vraiment pas utilisé mes cellules grises !

La route s'élargit délicatement au fil de mes pas, la forêt se fait plus évasive et les arbres dispersés. Quelques lumières apparaissent au loin. Enfin, il y a des heures que je marche, il était tant. Je croyais jamais y arriver. J'entre dans la ville sans trop faire de bruits. La plupart des maisonnées semblent endormies. Une grange ou simple écurie pour dormir cette nuit ferait l'affaire mais, avant je dois savoir où je suis et manger un peu. Mes jambes chancelantes finissent par me porter devant une grande bâtisse chaleureuse où un homme entre juste avant moi. Je franchis à mon tour l'ouverture de l'auberge pour trouver une taverne assez chaleureuse et une bonne odeur de nourriture qui flotte en arôme et qui m'envoûte rapidement

Je regarde partout pour voir si je ne connaîtrais pas quelqu'un. Ce n'est pas le cas. L'homme qui m'a précédé a rejoint une femme avec de longs cheveux noirs au comptoir. J'entends crier '' Demat'' non loin lorsque deux personnes se donnent la main. Je me rends compte que je suis toujours en Bretagne, déjà ça. Je m'approche d'une table un peu à l'écart et m'y assois en attendant que le '' couple'' soit servi et que vienne ensuite mon tour. Je joue avec une de mes mèches de cheveux pour passer le temps tout en l'enroulant entre mon index et mon pouce. J'observe chaque personne, discrètement et me fait quelque point de repère si besoin. Je me rends bien compte de mon état et de ma lassitude. L'endroit devrait me ''replomber'' et je pourrais retomber rapidement sur mes pieds ensuite. Ne reste plus qu'à attendre l'aubergiste.

Bagerand a écrit:: Entre les murs de St Pol

Il était parvenu à entrer dans la ville avant que les herses ne se baissent, la chance était avec lui. La fille qu’il avait traîné avec lui depuis Valence devait pioncer dans le fond de cette vieille mine où il l’avait laissé. Il franchit le poste de garde au moment de la relève. Inutile de chercher à feinter pour cette fois. Il laissa sa monture aller au pas, remontant la grande rue déjà bien déserté.Regardant de droite à gauche, il pouvait voir les quelques ivrognes qui sortaient des tavernes en chantant des chanson paillardes, d’autre se foutant sur la gueule en titubant. La nuit avait repris ses droits, laissant les bourgeois trop tranquilles à l’abri dans leurs maisonnées trop pimpantes pendant que les rues s’animaient d’une toute autre façon. De-ci de là, dans les ruelles sombres se glissaient des ombres furtives sorties pour rejoindre quelques rades malfamés. Bagerand, tel est le nom de cet homme, cherchait pour ce soir un lieu plus peinard que ces rades.

Droit devant, une grande bâtisse bien éclairée attira son attention.
Une auberge semblait-il, quoi de mieux que ça pour se refaire de toute cette route et rêver à la richesse qui l’attendait le lendemain une fois la fille vendue aux barbaresques. Un sourire naquit sur ses lèvres a cette idée. Enfin allait arriver la fortune, finalement il s’en tirait bien, l’avait bien fait de se tirer de Valence en embarquant cette gueuse qui s’était trouvée sur son chemin.

Sa monture dirigée vers l’écurie, il la laissa au soin d’un palefrenier, dépoussiéra de ses mains quelque peu ses frusques, nicha ses deux dagues hors de vue. Vu la boutique, valait mieux pas trop faire mauvaise impression.

Poussant la porte qui grinça à son entrée, il découvrit un intérieur emplit de clients, un couple était installé dans un coin, la fille avait belle gueule, l’homme lui, lui tournait le dos. Au fin fond de la salle, une donzelle, brune, attira son attention. Il alla donc se placer au comptoir, attendant que le patron ou sa femme viennent lui demander sa commande et de sorte de pouvoir mater la fille.

Préciosa15 a écrit:: Préciosa présuma que l'homme qui venait vers elles étaient celui que la dame attendait. Il semblait exténué lui aussi mais malgré la fatigue, on voyait qu'il était bel homme. Après l'avoir salué, elle guida donc le couple vers une des tables du fond. Elle leur apporta une bouteille d'Armagnac qu'elle posa sur leur table.

Ce faisant, en se retournant, elle vit qu'une femme venait de s'asseoir à l'une des tables. Elle se dirigea vers elle .

Bonjour Dame, que puis-je pour vous ? Souhaitez-vous vous restaurer ? Voulez-vous que je vous fasse préparer une chambre ?

Retournant vers le bar, elle se heurta à un homme qui venait vraisembablement d'arriver. Il semblait attendre et regardait autour de lui. Il avait dû voyager toute la journée car son mantel était bien poussiéreux.

Bonsoir Messire, puis-je vous offrir un verre, vous semblez bien las ? Je suis Préciosa, la propriétaire des lieux. Je suppose qu'un bon repas et un lit bien douillet ne serait pas de refus ?

Elle sourit à l'inconnu. Regardant les tables qu'il lui restait de libre dans la salle, elle se dit que c'était une bonne soirée et qu'il y avait du monde ce soir. Des étrangers, voilà qui la changeait quelque peu de sa monotonie avec les pêcheurs du coin qui s'arrêtaient de temps en temps.

Vous comptez séjourner quelques temps dans la région ?

Bagerand a écrit:: Alors qu'il restait à contempler la solitaire assise seule au fond de la salle, il se fit quelque peu bousculer par une femme. Il se retint à ne pas prendre la mouche, d'ordinaire il l'aurait envoyer à l'autre bout de la pièce pour avoir été heurté de la sorte. "Garde ton calme mon gars, t'es pas dans un rade là, faut faire bonne impression" se dit-il alors que la dame en question passait derrière le comptoir.

Bonsoir Messire, puis-je vous offrir un verre, vous semblez bien las ? Je suis Préciosa, la propriétaire des lieux. Je suppose qu'un bon repas et un lit bien douillet ne serait pas de refus

Bien le bon soir Dame...

Un charmant sourire sur les lèvres. Il savait rouler son monde et les femmes n'avaient pas de secrets pour lui, il en avait trop côtoyé et ce depuis sa prime enfance lorsqu'il vivait 'core dans le bordel que tenait son enfoiré de père...
Un autre temps,une autre vie...

Vous supposez juste, un verre serait le bienvenu...une chambre... ma foi pourquoi pas ! Et un repas aussi...

Puis, regardant la salle comble, arrêtant un court instant son regard sur la seulette avant de le tourner vers la proprio.

Mais vous manquez de place ce soir.. mise à part face à cette femme au fond là bas..

Préciosa15 a écrit:: Préciosa offrit un verre de chouchen à l'homme en face d'elle.

Mais vous manquez de place ce soir.. mise à part face à cette femme au fond là bas..

Préciosa se retourna et vit effectivement que la seule place de libre dans la salle était à la table de la femme brune. Elle avait bien l'autre salle qui était vide mais à cette heure tardive, elle ne se voyait pas l'ouvrir pour une seule personne et de plus, l'homme semblait avoir envie de compagnie.

Elle se dirigea donc vers la femme, lui portant une bouteille de chouchen et lui désignant l'homme accoudé au comptoir lui demanda si cela la dérangeait s'il venait à partager sa table, tout étant complet.

Dequerne a écrit:: La nuit commençait à tomber et les grillons s'en donnaient déjà à coeur joies tant les stridulations commençaient à se multiplier. Antoine allait pour pousser la porte de l'auberge quand sous cet éclat crépusculaire orangé du soleil à raz de l'horizon, il vit un grand panneau de bois réservé à l'affichage des menus qui déjà lui mirent l'eau à la bouche. Il étant originaire de La Rochelle et aimait ce genre de mets qui lui rappelaient l'antan.

Franchissant le seuil de l'auberge il vit une salle pleine ainsi qu'Ivy déjà assise au comptoir et discutant avec la serveuse. Une rapide vue d'ensemble sur la clientèle tout en descendant lentement l'escalier, il ne perçut aucun coup d'oeil hostile envers un "étranger" tel que lui, pas de regards en coin, pas de chuchotis. Il allait d'un pas lent trahissant sa lassitude, parcourant la salle principale en direction du comptoir pour s'installer tout à coté du poison, Dequerne fit courir un regard plein de considération sur la serveuse qui le salua. Corsage blanc immaculé et jupe rouge sang, femme gracieuse et aux belles "proportions" ce qui lui arracha un sourire enjoleur, ne perdant pas une miette de cette divine vision et l'espace d'un instant il en oublia presque sa fatigue... l'aubergiste leur proposa aimablement de s'installer à une des tables du fond, une proposition bienvenu finalement, il pourrait plus discrètement parler des plans futurs dans cette ville au poison, pourquoi pas y faire "affaire"?

Quelques pas vers une table à l'écart et s'assoir enfin, pas sur une selle mais sur un siège, quel bonheur pour un voyageur, les jambes lourdes commencèrent à montrer des signes de détentes ainsi que son apaisement intérieur à se faire sentir, il libéra un large soupir silencieux de satisfaction en s'étirant sur sa chaise, se disant en lui-même que l'ambiance, bien que sobre, était pour la moins chaleureuse et leur hôte avenante, elle qui déjà apportait une bouteille d'Armagnac qu'elle posa sur leur table, Antoine réalisa que cette établissement allait le changer des bouges infâmes qu'il avait l'habitude de cotoyer, bien malgrés lui d'ailleurs.

Une femme fit son apparition dans l'encadrure de la porte et machinalement il se tourna pour jeter un regard, d'un air détaché, sur cette nouvelle entrante mais quelque chose retint son attention en la regardant descendre l'escalier de bois: ses vêtements bien que secs comportaient des traces de sel... Fronçant les sourires et éclipsant son attention avant que la femme ne voit l'insistance porté sur elle, il l'écouta avancer jusqu'à une table à l'écart et s'y assoir, Dequerne commença à porter en son esprit certaines intérrogations car pour sa part il n'avait jamais pris un bain de mer habillé...

Un autre grincement, une autre personne qui entrait et alla se mettre au comptoir sans qu'il n'y prenne garde, trop pensif du fait de la fatigue. Le serveuse s'affairait a servir au plus vite ses clients et lors d'une de ses allées et venues elle se heurta à l'homme nouvellement entré, ce qui fit se retourner Antoine entendant au loin...

Bonsoir Messire, puis-je vous offrir un verre, vous semblez bien las ? Je suis Préciosa, la propriétaire des lieux. Je suppose qu'un bon repas et un lit bien douillet ne serait pas de refus ?

Bien le bon soir Dame... Vous supposez juste, un verre serait le bienvenu...une chambre... ma foi pourquoi pas ! Et un repas aussi...

La propriétaire se mit a sourire à l'inconnu, puis Dequerne se tourna vers Ivy et lui glissa d'un ton sobre et discret tout en servant deux verre d'Armagnac:

Hum... elle est donc la propriétaire... va falloir lui parler des "joyeusetés locales"... il nous faut trouver du "lucratif" et je pense qu'elle doit bien connaitre les environs...
Attendons un peu que les pécores locaux rentrent à domicile, et on parlera avec elle... comme si de rien n'était...

Un léger sourire carnassier se dessina sur ses lèvres, ce même genre de sourire qu'Ivy devait commencer à connaitre et qui avait pour seul synonyme le mot "écus"... ce sourire disparu juste le temps de boire une gorgé du fort breuvage pour réapparaitre tout de suite après... aussi persistant que les idées qui vagabondaient dans son esprit...

Ivy a écrit:: La femme derrière le comptoir daigna enfin lui répondre. Ivy leva soudainement les yeux pour l'observer plus amplement ce qu'elle n'avait fait que sommairement au départ, trop accaparée par sa fatigue éreintante. Elle avait de long cheveux droits bruns, un regard pétillant et cet entrain qui lui soulevait le coeur au coin des lèvres. Un petit ange sympathique sur patte.... Quel dégout!! Elle lui rappelait presque Raven dans la blondeur. Un soupir d'exaspération en voyant cette attitude qu'elle détestait au plus haut point.

Bien sûr que je peux vous servir le boire et le manger et vous avez devant vous la propriétaire des lieux.

Ce n'est pas ce qu'on appelait une bonne nouvelle mais, elle s'en accommoderait. Elle s'efforça de lui sourire pour avoir ce qu'elle réclamait au moins, de toute façon, elle n'avait pas l'énergie pour contrer une poupée de porcelaine. Quoique.... Cela la divertirait peut-être, facile à briser.... Inintéressant tout compte fait, trop facile ! Elle préféra l'ignorer tant qu'elle répondrait à ses besoins.

Dequerne venait d'entrée, cela ne fit pas naitre un sourire plus prometteur sur les lèvres du poison mais, elle était tout de même très contente de le voir. Elle appréciait de plus en plus sa compagnie bien qu'aucune obligation entre eux. La '' charmante '' tavernière leur offrait maintenant une table et une bouteille pour se désaltérer. Elle ne se fit pas prier pour s'attabler.

Une femme un peu bizarre entra et se dirigea vers une table un peu éloigné d'eux. Son complice la dévisagea un moment tout comme elle. Bien qu'au fond de sa salle, elle pu remarquer qu'elle portait des marques du genre qu'elle connaissait parfaitement à un de ses bras. Elle détourna son regard vers un homme qui maintenant, rentrait à son tour et espérait la même bienveillance qu'eux. Cet endroit fonctionnait plutôt très bien, la recette de la journée pourrait être intéressante....

Les verres d'alcool sont servis pour elle et Dequerne et la serveuse s'éclipse vers ses deux nouveaux clients. Ivy se concentre sur son verre qu'elle engloutie lorsqu'elle entend son ami élaborer certaines propositions.

Hum... elle est donc la propriétaire... va falloir lui parler des "joyeusetés locales"... il nous faut trouver du "lucratif" et je pense qu'elle doit bien connaitre les environs...
Attendons un peu que les pécors locaux rentrent à domicile, et on parlera avec elle... comme si de rien n'était...

Oui je sais que c'est le proprio, j'ai demandé en entrant et elle m'a dit.... T'imagine pas ma joie !

Les traits du visage de Dequerne la fit ensuite sourire, cette fois réellement. Il avait le don de l'adoucir que ce soit par des plans à résonances particulières ou par autre chose....

C'est d'accord, je ne suis pas pressée et j'ai faim, elle devrait revenir nous apporter à manger, je lui ai demandé également, on en profitera pour lui poser '' subtilement '' quelques questions.

Le sous-entendu était très présent, la serveuse parlerait, de grès ou de force. Valait mieux pour elle qu'elle coopère avec son sourire niais si elle ne voulait pas que le poison lui en dessine un nouveau quelque pouce plus bas. Ce serait avec une joie non dissimulé....

Elisabeth a écrit:: J'avais pris un siège un peu isolé des autres, près d'une fenêtre. Le miroitement de la lune baignait en une douce lueur ombragé sur ma table. Je me mis à regarder les gens tranquillement qui m'entourait. Le couple au comptoir prenait place également à leur tour, la serveuse les suivant pas-à-pas avec une bouteille tout en leur parlant. La porte s'ouvrait une nouvelle fois et un homme entrait. Je laisse mon regard courir sur l'inconnu sans me rendre compte que j'attire moi-même le même intérêt ailleurs. C'est la voix de la maitresse des lieux, qui me fit reprendre mes esprits. Je lui souris chaleureusement, très heureuse d'avoir mon tour d'attrait.

Bonjour Dame, que puis-je pour vous ? Souhaitez-vous vous restaurer ? Voulez-vous que je vous fasse préparer une chambre ?

Bonsoir Dame, je voudrais effectivement me restaurer, je prendrais votre menu du jour, peut importe ce que c’est et aussi euh….

J'eus un blanc, je ne me souvenais plus de la boisson local en Bretagne. C'était malin ! L'espoir de passé pour quelqu'un de la région et de me fondre dans le décor venait de se dissiper. Je regardais la serveuse toujours immobile devant moi avec un regard suppliant qui lui suffit à comprendre ce que je désirais. Elle acquiesça et repartie. Je fus soulagé de la voir se retourner vers le comptoir pour accueillir son nouveau client et aussi probablement préparer ma commande. Mes yeux retournèrent errer cette fois vers le miroir qui jettait au dehors. La sensation de solitude mais aussi de détresse s'emparait de moi délicatement.

Tout en regardant le paysage mélancolique de la nuit, je me suis mise à écouter les deux mineurs de la table à côté discourir sur les activités prévues de leur ville. Ce que je voulais savoir vient tout seul, juste à tendre oreille. Je me trouvais dans la ville de Saint Pol de Léon. À quoi cela m'avançait finalement de savoir où j'étais ?Une fois la réponse trouver, je ne me sentais pas mieux. J'étais surtout complètement perdue ! Le temps de récupérer ici quelques jours et de trouver une solution. Je pourrais ensuite repartir vers ma première destination, le nord. Je n'étais heureusement pas très loin. Si je venais qu'à revoir ses brigadiers des mers qui m'avaient jette par-dessus bord.....

Je sentais bouillir en moi la rage de la vengeance lorsque la serveuse revient vers moi. J'avais oublié l'espace d'un moment où je me trouvais, que je n'étais pas complètement seule. Si, je l'étais mais entrourée d'inconnus. Elle déposa mon verre de chouchen sur la table en me posant une question un peu inattendue. Elle voulait savoir si je permettais à l'homme du comptoir de se joindre à moi. Je m'étire un peu le cou pour voir par delà la demoiselle qui m'embrouillait la vu pour détailler l'homme. Il regarde dans notre direction et attend de voir si je vais plaider en sa faveur. Encore un homme qui cherche à tirer profit d'une situation. Je n'avais pas prévu de compagnie mais, pourquoi pas, il n'était pas trop mal et elle savait parfaitement se défendre contre ce genre de profiteur.

Oui, je vois que les places sont plutôt rare en ce moment, je veux bien vous accommodez, la place devant moi est libre.

J'espérais seulement ne pas regretter ma décision. Manger en compagnie d'un nigaud de premier ordre ne m'intéressais pas mais, avec un peu de chance, ça serait tout le contraire. Je passerais peut-être un bon moment, sinon, je pourrais toujours lui pourrir un peu la vie, cela me changera les idées et me fera peut-être oublier ma lassitude.

Théodora a écrit:: St Pol - Epuisée, une taverne en point de mire...

Bientôt un mois et demi que Théodora avait quitté la Bourgogne. Son troisième cheval était presque mortifié d'avoir autant galopé, mais il le fallait. Théo n'avait pas pris assez de précautions avec son dernier amant fortuné et c'est surprise entrain de terminer de l'occire, qu'elle n'avait du qu'à sa monture d'être saine et sauve!

Son dernier larçin...Avant le prochain.
Elle prenait du plaisir à voir ses victimes tréssaillir dans un dernier souffle de vie, le poison irriguant une dernière fois leurs entrailles. Parfois même, elle les torturait un peu avant qu'ils agonisent et, plusieurs fois, tout en se caressant devant les yeux vitreux de ses amants, elle entrait dans un profond orgasme. L'orgasme mortuaire comme elle disait en partant dans un rire hystérique.

Saint Pol brillait de lueurs faiblardes, les lampes et les torches vacillant au gré de cette espèce de bise froide et pénétrante. Seuls quelques râles de catins en chaleur et les grognements d'ivrognes venaient perturber le silence pesant de ses ruelles.
Théodora dut même se débarasser d'un soûlot qui ne voyait en elle que la catin qu'elle était. A cheval, et alors que celui-ci s'approchait en zigzaguant, elle lui colla un pieds en pleine figure et le poivrot s'étala dans la boue et ne se releva pas.
Il faut dire que Théo avait de la prestance et elle attirait le regard, avec sa chevelure rousse et sa poitrine généreuse.
Sa taille fine et ses jambes fuselées attisaient la convoitise de bien des hommes. Les pauvres idiots! Elle, ce n'était que leur bourse qui l'intéressait.
C'est donc en réfléchissant aux quelques deux mille cinq cents écus en sa possession, qu'elle se dirigea lentement vers une auberge assez imposante. Attachant son cheval et n'oubliant pas de se munir de ses deux dagues fétiches qu'elle cachait sous ses jupons, elle ouvrit la porte de l'auberge.

Malgré l'ambiance assez enfumée, son regard se fit circulaire, pour bien jauger les personnes présentes.
Elle décida de se mettre un peu en retrait, pas très loin d'une fille brune afin qu'on ne la remarque pas trop. Elle sortit une pomme rouge de sa poche et la frotta sur sa robe pour la faire briller. Puis prenant une de ses dagues, elle commança à la déguster, attendant l'arrivée d'une serveuse.
Elle profita pour lorgner quelques hommes, mais aucun d'eux ne semblait être assez riche pour l'intéresser. Elle se contenta alors d'attendre, encore et encore....

Préciosa15 a écrit:: La dame ayant finalement accepté que l'inconnu partage sa table, Préciosa se dirige vers l'homme au comptoir et l'informe qu'il peut aller prendre place à la table et qu'elle va leur apporter les menus.
Des pêcheurs bien éméchés sortent alors de table, viennent régler leurs dus et l'un d'entre eux, qui ne tient pas tellement sur ses jambes, tente une manoeuvre afin de coincer Préciosa contre le comptoir et tente de lui donner une claque sur les fesses. Celle-ci réagit promptement, et l'air de rien, attrape le pêcheur par le col et l'aide à se diriger vers les escaliers.

Allons Touille, tu sais très bien qu'il n'en est pas question. Tu ferais mieux de te dépêcher de rentrer, ta femme doit t'attendre depuis un bon moment. Et les gars, aidez-le à grimper les marches, il risque de ne pas y arriver tout seul.

Sur ces paroles, et voyant deux pêcheurs venir prêter main forte à leur camarade, Préciosa se retourne et avise qu'une nouvelle arrivante est là. Décidément, l'Auberge ne désemplit pas ce soir. Tant mieux, il y a longtemps que la recette n'aura pas été aussi bonne ; de plus, voir des étrangers en ce lieu n'est pas pour déplaire à la tavernière qui a horreur de la routine.
Elle se dirige donc vers la nouvelle venue. Elle avisa que celle-ci était en train de croquer une pomme. Elle devait donc avoir bien faim.

Bonsoir Dame, souhaitez-vous vous restaurer ? Et désirez-vous une chambrée pour ce soir ?

Elle avait eu raison de préparer la plupart des chambrées la veille avec l'aide de Liliane, une amie qui venait lui donner un coup de main à ses heures perdues.

Ce faisant, elle partit dans la cuisine, attrapa des assiettes garnies qu'elle alla tout d'abord porter à la table du fond à la dame brune et l'homme du comptoir.
Elle se dirigea ensuite vers la table à laquelle étaient installés les deux premiers voyageurs. Elle leur servit les menus et sentit le regard de l'homme posé sur elle. En fait, il observait ses moindres faits et gestes. Elle l'avait remarqué dès son arrivée, il faut dire que de part sa stature et sa prestance, il était plutôt bel homme et de plus il avait un très beau visage malgré ses traits durs, on pouvait lire comme une sorte de souffrance au fond de ses yeux. Des yeux magnifiques d'ailleurs. La femme, fort jolie, la regardait d'une façon peut amène. Leur souhaitant bon appétit, Préciosa passa derrière le comptoir et d'autres villageois vinrent payer leurs dus avant de s'en aller.
Constatant que le tiroir était plein, Préciosa avisa le système de tuyauterie qu'elle avait fait mettre en place lors de son installation et y fit glisser les billets qu'elle venait de rouler. Ceci était l'un de ses petits secrets, ce système débouchait dans un coffre scellé qu'elle avait fait poser dans son bureau . En effet, elle n'était pas sans savoir, de part ses fonctions ducales qui l'amenaient à voyager et à passer les frontières du pays, que la région était infestée de brigands, de voleurs de toutes sorte. Elle ne gardait donc jamais la totalité de ses recettes dans le tiroir du comptoir, encore moins lors de soirées telle que celle-ci. L'air de rien et de la façon la plus discrète qu'il soit, plus de la moitié de la recette de la journée, venait de descendre dans son bureau.
Profitant d'un moment de répit, elle se servit un petit verre d'Armagnac, liqueur qu'elle n'hésitait pas à s'offrir de temps à autre et embrassa du regard la salle qui se vidait petit à petit.
Son regard se tourna malgré elle vers le bel étranger qui discutait avec sa compagne. C'était rare qu'elle s'intéresse ainsi à ses clients, cela n'arrivait même jamais. Et puis, depuis le décès de Lanclot, son promis qui n'était jamais revenu de cette saleté de guerre, elle n'avait porté les yeux sur aucun autre homme et pourtant, dans les auberges de Saint-Pol ou en allant sur le marché chercher les produits, elle ne manquait jamais de se faire apostropher. Et lors de ses voyages à l'ambassade de Lancaster, en Angleterre, elle avait décliné plusieurs invitations. La dernière, lors de l'investiture de la duchesse Juallia, qui venait d'avoir lieu il y a quelques jours.
Elle se surprit donc à regarder ce bel inconnu et elle ressentit un sentiment indéfinissable. Se ressaisissant, elle avisa qu'il fallait qu'elle aille débarrasser les tables laissées libre par le départ des villageois, et, tout en jetant un coup d'oeil aux tables alentours afin de se rendre compte s'il manquait quelque chose à ses clients, elle se rapprocha des tables du fond et c'est ainsi qu'elle surprit les bribes de paroles prononcées par la compagne du bel inconnu.

C'est d'accord, je ne suis pas pressée et j'ai faim, elle devrait revenir nous apporter à manger, je lui ai demandé également, on en profitera pour lui poser '' subtilement '' quelques questions. Malgré le fait qu'elle trouva cette répartie plutôt étonnante, Préciosa ne dit rien et partit chercher les plats en cuisine. Elle se dirigea directement vers la première table servie et posant les assiettes chaudes sur la table, avisa la bouteille presque vide.

Regardant l'homme, tout naturellement, elle se penche vers lui en souriant :

Souhaitez-vous que je vous porte une autre bouteille de ce délicieux breuvage que l'on nomme Armagnac ? Ce n'est pas une spécialité du coin mais lors d'un de mes nombreux voyages je n'ai pu m'empêcher d'en ramener pour mon plaisir personnel et j'en garde toujours quelques unes en réserve si jamais un client m'en réclame.

Dequerne a écrit:: Un phrase spontanée confirma le sourire d'Antoine:
"Oui je sais que c'est le proprio, j'ai demandé en entrant et elle m'a dit.... T'imagine pas ma joie !"

Elle avait le chic pour présenter les choses cette nana, c'est aussi pour ça que Dequerne se sentait aussi complice avec elle: embarrassée de rien, et au besoin ce qui le devenait était "vite réglé" et généralement de manière expéditive, voila surtout pourquoi il l'adorait... et en ce moment elle avait déjà anticipée les besoins... il bu une gorgée de cet excellent breuvage, il leva les yeux sur elle lorsqu'elle enchaina:
"C'est d'accord, je ne suis pas pressée et j'ai faim, elle devrait revenir nous apporter à manger, je lui ai demandé également, on en profitera pour lui poser '' subtilement '' quelques questions".

Les verres s'emplissaient et se vidaient au fur et à mesure, et a deux ce serait rapide. La serveuse revient avec deux assiette de salade St Jacques aux morilles et déjà Dequerne en salivait.

"parfait..." se dit-il mentalement tout en entamant cette exquise entrée. Lui qui avait l'âme épicurienne il était servit car au vu des mets en menu, affiché à l'entrée de l'auberge, et de ce sublime dessert assise en face de lui, il allait réellement pouvoir "jouir de la vie" à n'en point douter, ce qui était certain c'est que plus il profite d'une chose telle que la nourriture raffinée et plus naissait en lui des désirs multiples se renouvelant, lui donnant idée sur idée, profiter d'une chose, profiter de toutes les autres et là il se voyait bien se détendre dans du satin avec le doux poison... douce certes, mais qu'avec lui... Il perdit son regard dans celui d'azur du poison, elle soutien le sien, sans jamais le baisser tout en esquissant un sourire, et en cela aussi il l'appréciait, pas ce genre de potiche soumise qui ne gardait contenance. C'est même ainsi qu'elle avait le talent de faire éveiller dans les braies de Dequerne un irrépressible émoi qui parfois arrivait à l'étonner lui-même. Il était affamé et termina rapidement sa salade. Il avala sa dernière bouché que déjà la serveuse apportait la suite: Coquilles de fruits de mer à la bretonne...

La serveuse le regarda tout naturellement, se penchant vers lui en souriant :

Souhaitez-vous que je vous porte une autre bouteille de ce délicieux breuvage que l'on nomme Armagnac ? Ce n'est pas une spécialité du coin mais lors d'un de mes nombreux voyages je n'ai pu m'empêcher d'en ramener pour mon plaisir personnel et j'en garde toujours quelques unes en réserve si jamais un client m'en réclame.

il lui répondit alors:

Hum... vous me tentez, je dois bien l'admettre et ce que vous me proposez...

Du fait de l' inclinaison de son corps en avant, Antoine ne pu réfréner un rapide jet de regard dans ce décoleté ainsi offert à sa vision, déjà gourmande à la base, mais qui en était exacerbée par les délices du menu... il poursuivit dans la demi-seconde en relevant le regard sur le sien:

...est assez alléchant il est vrai... et bien soite!
Je veux bien succomber à l'ivresse aussi bien présentée... apportez nous donc de cet Armagnac

Il allait la laisser partir quand lui vint tout à coups en tête que le menu comportait une option:

Oui, j'oubliais le plus important...
Entre l'agneau braisé à la broche et le bar grillé façon Saint-Pol je me laisserais assez facilement séduire par l'agneau... j'adore les agneaux...
Et entre le fromage et le plateaux de fruits frais ou les crêpes...
Humm.... le fromage me dirait bien à vrai dire... merci

Dans la foulée Ivy fit ses choix et ils laissèrent tous deux la serveuse vaquer à ses occupations. Dequerne d'un air satisfait réalisait qu'il se restaurait pour le premiere fois aussi bien tant en qualité qu'en quantité, en compagnie du poison à qui il lança a son adresse:

Et bien Ivy, tu va mettre à mal ta ligne ce soir... peut-être qu'un peu d'activité physique te ferait du bien par la suite....

Il émit un léger rire discret, laissant planer le doute sur ses propos quoi qu'il savait bien l'interprétation qu'elle en ferait, confirmé de suite par sa prompt réponse qui lui arracha un léger sourire. Le calme jeta son voile sur la tablée, signe de l'apaisement et du repos bienvenu des deux comparses. Tout à sa dégustation de ses coquilles de fruits de mer à la bretonne il songea encore plus intensément. Ce routard invétéré avait ses périodes sédentaires, et là, présentement, il avait déjà sa part des voyages et n'en voulait pas plus. C'était peu être temps de se fixer dans le coin, les larcins y serait tout autant lucratif, un écu est un écu, mais avec l'avantages des ports côtiers, une marchandise vite volées y est une marchandise vite envolées... les bateaux sont fort utiles pour cela...

De plus cela fait un certain temps que Dequerne n'avait pas vogué, et rien que ce bruit marin des vagues sur les rochers, aurait pu réveiller un mort de par leurs ardeurs, mais pour lui c'était un son doux et apaisant. Une infime odeur d'iode dans l'air donnait ce petit charme qui ne laissait pas insensible Antoine, la lourde fatigue occasionnée par le voyage laissa place alors à une légère mélancolie inconsciente, quoi que ténue. Il repensa a sa vie tout en dégustant lentement sa salade St-Jacques aux morilles, il passa en revue toute sa vie, son enfance à l'abbaye, les moines-copistes auxquels il avait été confié, l'immense bibliothèque dans laquelle il passa les dix premières années de sa vie, puis, dans sa quinzième année, il s'enfuit, à la faveur de la nuit, pour mener une vie plus en accord avec sa volonté de liberté. Il partit vers le nord et se fit engager à bord d'un Baleinier, où il pratiqua pendant dix autre années la chasse de ce mastodonte. Ce fut à bord de ce genre de navire qu'il apprit à utiliser la poudre noir et à manier la couleuvrine à harpon.

Il se lia d'amitité un jour avec un vieux brigand à la taverne d'un port, lieu de prédilection qu'Antoine préferait, ce vieux gredin échoueur de navires, pillard et brigand ocasionel, était bavard de ses exploits, bien trop même, juste assez pour que de jours en jours, la confiance s'installe, il fut enrôlé au sein de la bande de pillard dont le vieux filou faisait partit. Au début, Dequerne était chargé de surveiller le port avoisinant au nord de la troupe de brigands, envoyant des pigeons-voyageurs pour signaler les départs de nuit de petits caboteurs. Mais peu à peu, il prit de plus en plus de responsabilités, participant aux assauts des petites embarcations de commerce vulnérable et facilement abordables. C'est lors de ses pillages qu'il a dévellopé ce goût pour les denrées raffinées, butins de ses abordages.

Pendant quelques années, cette troupe de pillard sévit sur les cotes bretonnes, et l'expérience venant, ce mit à paufiner ses modes opératoires.
Attaquant les phares afin de procéder à leurs extinctions, pendant que des complices allumaient un feu sur le haut de la falaise, leurrant les navires et les précipitant au naufrage lors des nuits sans lune.
Il renoua en tant qu'artilleur de couleuvrine, lors de attaques de jours sur les petites embarcations et étant entrainé aux tirs de longues distances du haut des falaises, hors de portée de canons plus lourd, déchirant les voiles avec des boulets à chaines, les rendaient vulnérables et facilement rattrapable par de plus petites embarcations, ou tout simplement en harponnant les plus petits, les immobilisant puis en les abordants. Leur spécialité était uniquement l'attaque des navires caboteurs logeant les côtes et qui n'était pas étudiés pour la haute mer.

Sortant de ses pensées, Dequerne rajouta entre deux bouchée envers Ivy:

Tu vois ma Belle, même si ce soir c'est moi qui devait offrir je suis au moins ravit d'avoir pu me faire plaisir et c'est cela même... place au plaisir dans cette ville...
Arrêtons de courir de droite et de gauche et posons-nous dans ce coin, tu sais, on se refera financièrement, et tout roulera mais pour l'heure on va attendre que les clients partent et on parlera avec la propriétaire qui, n'en doutons pas, connais la région comme sa poche... et optionnellement les endroits potentiellement source de richesses...

Terminant son dernier verre d'Armagnac dans une lente gorgée, il rêvais déja à ces souvenir des arômes des épices venues des Indes, légers et puissants, laissant dans son âme l'empreinte de l'exaltation d'une caisse que l'on force tout en sachant à l'odorat le trésor en poudre qu'elle contient, aux bons vins et aux liqueurs coulant avec légèreté dans un verre de cristal et embaumant de leurs fragrances les narines experte de se buveur immodéré...

...place au plaisir dans cette ville...

Ivy a écrit:: Ivy avait presque l'impression que Dequerne cherchait à l'enivrer tellement son verre se remplissait à une vitesse fulgurante. Elle ne se faisait cependant pas prier pour le vider et très rapidement elle se retrouva avec des joues un peu plus rosées qu'à son entrée et une détente très particulière qui fit disparaître ses courbatures. Un bruit de porte qui s'entrouvre encore, elle détourne le regarde de son complice pour admirer derrière lui une superbe rouquine qui fait son entrée. Le déhanchement qu'elle utilise est divin et envouteur. Le poison concentre son oeil attentif à cette démarche ravageuse, la cascade de cheveux flamboyant léchant la base de ses reins. Une vague souvenir rafale dans sa mémoire, celle d'une déesse de feu comme elle lui revient à l'esprit et fait poindre un sourire coquin au coin des lèvres d'Ivy. Xandrya.....

Elle ne fut même pas interrompue dans ses rêveries par la salade qui se fit déposer devant elle. Tout ce qu'elle percevait c'était ces courbes accentuées, ces cheveux soyeux, un regard à vous glacer le dos , des lèvres charnues et irrésistibles, des mains brulantes. L'armurerie. Sans vraiment porter attention, par geste d'automatisme lorsqu'elle se sentait émoustillée, elle passait sa langue doucement au centre de ses lèvres et ramenait celle inférieur entre ses dents qu'elle mordillait par gourmandise. Elle se rendit compte qu'elle était observée, ses yeux bleus rencontrèrent ceux de l'homme assis face à elle. Elle soutient cet échange visuel tout en souriant. Il pouvait parfaitement deviner ses envies commençant à la connaitre parfaitement depuis qu'ils voyageaient ensemble.

Elle se mit à manger, affamée certes mais, les feuilles vertes de son assiette n'aurait jamais tôt fait de la satisfaire. Bien qu'elle la dégusta lentement, elle joua avant son pied sous la table et le glissa entre les cuisses de Dequerne, assis devant elle. Elle s'amusa à lui transmettre la même énergie qui l'animait, grisée par la vue de cette femme inconnue ainsi que par la quantité d'alcool ingurgitée.

Elle fut tentée de retirer son pied lorsque la tavernière fut de retour et remplaça les assiettes par d'autres mais, elle ne le fit pas. Elle aimait assez bien le trouble qui grandissait dans les braies de Dequerne et qui s'agrémentait par le ''butinage'' de la serveuse, à provoquer le fou rire du poison par sa non-subtilité. Elle se retient tout de même mais, peina de le faire. Elle vit son compagnon embarquer dans son jeu et enligner un décolleté provocateur. Fallait reconnaitre qu'elle avait de très jolis atouts la boniche. Dommage qu'elle n'avait pas la trempe de jouer avec eux.... Peut-être que si, fallait vérifier....

Antoine lui parla d'une voix ne cachant à peine l'émotion qu'Ivy affluait sous la table par de petit geste, elle, plus discrète. Lorsqu'il commanda elle ne peu que sourire, elle le reconnaissait bien là. Vient son tour et elle s'exprima à sa façon également

Certes, pour moi je prendrais l'agneau aussi cependant je le veux très très saignant. C'est ainsi que j'apprécie la chair fraîche. Ensuite, si vous n'êtes pas trop, comment dirais-je...absorbée par le menu très délicieux que vous offre mon compagnon et que votre cervelle est assez spacieuse pour retenir la suite de ma commande, je vais prendre le plateau de fruits. Oh... et payez donc un verre à cette jeune femme de ma part... la rouquine là bas....

Elle lui montra la jeune femme seule encore et lui fait un sourire des plus taquins mais, assez sarcastique tout de même. Elle voulait la voir réagir, il va s'en dire que c'est bien ce qui arriverait à force de se faire piquer ainsi. Elle n'avait pas pu résister, c'était dans sa nature. L'agneau serait peut-être à point finalement ce soir....

Elle parti sans demander son reste pour le moment, si elle était brave, elle reviendrait à l'attaque, le poison l'espérait. Il manquait un peu d'ambiance dans la place. Elle pourrait au moins s'amuser un peu bien que, elle le faisait à profit de Dequerne en cet instant précis....

Et bien Ivy, tu va mettre à mal ta ligne ce soir... peut-être qu'un peu d'activité physique te ferait du bien par la suite....

Non j’ai pris un plateau de fruits exprès et au pire, je trouverais surement comment libérer toutes ces calories superflues….Je ne doute pas que tu trouveras un moyen de m’aider non ?....

Elle pressa davantage son pied contre l'entre-jambe de Dequerne à lui subtiliser un gémissement faible. Elle sourit grandement satisfaite pendant qu'elle se mit à gouter à cette coquille qui réclamait son fin palais. Elle lui fit honneur pendant qu'il en faisait autant en silence. Il reprit ensuite doucement, comme sortant d'un songe intime auquel elle n'avait pas fait attention par son absence.

Tu vois ma Belle, même si ce soir c'est moi qui devait offrir je suis au moins ravit d'avoir pu me faire plaisir et c'est cela même... place au plaisir dans cette ville...
Arrêtons de courir de droite et de gauche et posons-nous dans ce coin, tu sais, on se refera financièrement, et tout roulera mais pour l'heure on va attendre que les clients partent et on parlera avec la propriétaire qui, n'en doutons pas, connais la région comme sa poche... et optionnellement les endroits potentiellement source de richesses...

Elle l'avait écouté, elle ne savait pas trop. Elle avait pourtant bien des envies et aussi cette quête à finir mais, elle désespérait de trouver un quelconque indice et s'arrêter un moment au moins lui ferait surement le plus grand bien. Elle en avait un peu marre de courir depuis plus de deux mois sans halte sauf de quelques jours et encore.

Oui, voyons ce que cette ville à offrir, cela peut peut-être être intéressant....

Un coup d'oeil vers la rouquine, ensuite vers le nouveau couple attablé, le gars au bar avec la sirène maintenant. Elle sourit, il ne perdait pas trop de temps celui là, cela devait être dû au coin de pays. Elle s'y plairait forcément si c'était le cas. tant qu’elle avait de quoi à se distraire, elle était toujours partante.

Préciosa15 a écrit:: Certes, pour moi je prendrais l'agneau aussi cependant je le veux très très saignant. C'est ainsi que j'apprécie la chair fraîche. Ensuite, si vous n'êtes pas trop, comment dirais-je...absorbée par le menu très délicieux que vous offre mon compagnon et que votre cervelle est assez spacieuse pour retenir la suite de ma commande, je vais prendre le plateau de fruits. Oh... et payez donc un verre à cette jeune femme de ma part... la rouquine là bas....

Préciosa regarda la femme qui venait de lui parler droit dans les yeux. Elle ne releva pas l'ironie de la phrase, ayant plus de cervelle qu'elle à l'évidence mais se dit qu'elle ne perdait rien pour attendre.

Elle se dirigea donc vers le comptoir où elle prépara un verre de chouchenn bien frais qu'elle alla porter à la nouvelle arrivante.

Tenez, c'est la dame assise à cette table là-bas qui vous offre votre verre.

Sur ces paroles, Préciosa s'en fut en cuisine préparer les assiettes d'agneau. Elle revint dans la salle, les bras chargés des assiettes fumantes et odorantes et se dirigea vers la table pour servir ses clients. Elle posa les assiettes devant eux avec un grand sourire.

Donc, pour madame, voici l'agneau saignant à souhait comme elle me l'a indiqué, et l'assiette pour monsieur. Ma cervelle ne m'ayant pas fait défaut, j'ai également apporté de votre part madame, un verre de chouchenn bien frais à la dame dont vous m'avez parlé. La plus grande qualité d'une tavernière, c'est d'avoir une excellente mémoire et une discrétion à toute épreuve. Et croyez moi, il en faut, car vous n'avez pas idée de ce qui peut se passer dans les auberges, personnellement, plus rien ne m'étonne.

Avec un sourire ironique mais charmant, elle ajouta :

N'hésitez pas à m'appeller si vous avez besoin de moi, j'ai d'autres clients à m'occuper. Bon appétit messieur-dame.

Elle se dirigea vers la table du fond pour aller débarrasser les assiettes.

Bagerand a écrit:: Après lui avoir servit un verre de chouchen, la fille de salle s’était rendue auprès de la brune installée seule près d’une fenêtre. Bage l’avait suivi du regard tout en buvant à petites gorgée son verre, attentif à ce qu’allait être la réaction de la belle inconnue face à la demande qui lui serait faite. Il avait sourit intérieurement, lorsqu’il l’avait vu se pencher légèrement afin de mieux le voir, lui avait fait un charmant sourire lorsque leurs regards s’étaient croisés. La serveuse revenue lui annoncer qu’il pourrait prendre place face à l’inconnue, il s’y était donc rendu. Il avait posé son verre à demi plein sur la table, puis avait salué la jeune femme.

Dans cet entre fait, la porte d’entrée s’était de nouveau fait entendre, laissant le passage à une plantureuse rousse. Bagerand, s’était tout naturellement retourné et l’avait suivit un moment du regard avant de le reporter sur sa futur voisine de table.

Le bon soir….. Dame…. J’espère que ma présence ne vous accommodera pas…Cette auberge semble être la seule dans cette ville…

Il s’amusait à lui sortir de belles phrases, ne voulant pas qu’elle voit en lui ce qu’il est. En d’autre lieux il s’y serait pris bien autrement et certainement pas avec des fleurs plein la bouche. Mais là, il lui fallait montrer le bon coté de l’homme qu’il est. Le bon coté façon de parler, Bagerand est loin d’être un enfant de cœur, mais il sait, lorsque la fille lui plait un tantinet, se montrer être des plus agréables compagnies. Faut dire que le temps qu’il avait passé dans ce bordel de luxe à Narbonne, lui avait été plus qu’utile pour ce faire.

Il la dévisageait avec discrétion, la trouvant fort appétissante d’ailleurs malgré les traces de sel qui couvraient son corsage et qui avaient terni ses cheveux couleurs geai. Des questions lui effleurèrent l’esprit… Pouvait-elle être une de ces filles, comme celle qui devait trembler de peur dans le fond d’une mine non loin de là, une marchandise pour un quelque mahomet ? Une maligne qui aurait réussi à leur fausser compagnie … Possibilité… Comme il se pouvait que ce soit une folle qui aime les bains de mer toute vêtue.. En fait de cela il n’en avait rien à foutre, il avait faim, soif et souhaitait surtout se trouver là en agréable compagnie.

En oublier ses semaines de galère à transbahuter une donzelle pour aller la coller au marché des esclaves. Il s’était d’ailleurs même pas demandé pourquoi il s’était tant fait chier à la traîner jusque là. Il aurait tout aussi put la violer, l’égorger ensuite et laisser sa carcasses aux corbeaux, comme il avait l’habitude de faire dans ces cas là. Mais la gueuse avait osé porter la main sur lui et allait le lui faire payer sa vie durant.

Avec un peu de chance la brunette qui le regardait, serait de celle qu’on dit « facile » et plus qu’un repos dans la chambre retenue, qui sait s’il n’aurait pas une agréable nuit.... Le repos du guerrier en quelques sorte ! Le temps lui donnerait réponse quoi qu’il en soit.

Bagerand… Dame.. ? Damoiselle ?…. Puis-je m’asseoir et partager mon repas à vos cotés.. ?

Pendant ce temps dans la salle, les vas et vient continuaient. Quelques autochtones étaient repartis, certains divagants, d’autre chantant à tue tête. La serveuse allait et venait, satisfaisant chacun, apportant à l’un un plat de crustacés à l’odeur alléchante, qui d’ailleurs réveilla les papilles de Bage, à d’autre un plat emplis de quelques fruits de saison.

Il ne prêtait aucune attention à ce qui se passait autour de cette table où était assise cette brune au teint de lait qui lui rappelait sans doute quelqu'un...autre temps autre lieux...

Elisabeth a écrit:: La serveuse repartie donner sa réponse à l'homme qui ne m'avait pas quitté des yeux. Il ne tarda pas à venir vers moi, je le détaillai un peu plus à son approche. Il était grand, assez musclé, un regard charmeur, à faire fondre une femme que par ces deux billes qui se posent avec sensualité sur elle. Malheureusement, je ne suis pas du genre à tomber aussi facilement. Il posa son verre à moitié plein sur la table et se tourna pour ensuite regarder une nouvelle jeune femme entrer. Une jolie rousse plantureuse qui se dirigeait vers le comptoir. J'observais le regard admirateur de l'homme qui allait s'asseoir face à moi sous peu et sourit. Il était du genre à épier tout ce qui portait une jupe celui-là. Ces idées étaient assez claires , ses intentions, tout autant.

Le bon soir….. Dame…. J’espère que ma présence ne vous accommodera pas…Cette auberge semble être la seule dans cette ville…

Je lui souris, ne lui montrant pas que je le voyais venir déjà avec ces belles phrases toutes faites et ses attentions qui ne seraient qu'au plus vite à m'effeuiller dans une des chambres de l'étage. Peut-être que je ne voyais que ce côté chez les hommes tout compte fait, c'était fort possible mais, je me trompais que très rarement et chez lui, malgré les grands airs qu'il se donnait, c'était plus qu'évident. J'allais peut-être embarquer dans son jeu, peut-être pas. J'étais pas encore décidée.

Bonsoir, je crois qu'une charmante compagnie est toujours souhaitable, reste à savoir maintenant si elle sera honorable ou pas.

Je voulais tout de même lui donner sa chance, il méritait peut-être qu'on s'y attarde un peu et il avait tout de même un '' gueule'' charmante, ce qui n'était pas pour me déplaire. Il promenait son regard sur moi avec attention, tout comme je l'avais fait auparavant. Je me senti un peu mal à l'aise d'avoir autant d'insistance sur mon vêtement. Est-ce le sel sur ma robe ou mon décolleté qu'il admirait ainsi ? Valait mieux pas que je m'arrête à ce genre de réflexion, je finirais par rougir et c'était loin d'être dans mes habitudes.

Bagerand… Dame.. ? Damoiselle ?…. Puis-je m’asseoir et partager mon repas à vos cotés.. ?

Je levai les yeux vers lui et les lui enfonça dans ses orbites, qui me sondait. Un léger sourire gravit mes lèvres rosâtres.

Bien certainement, n'est-ce pas ce qui vous alléchait à ce point pour envoyer la tavernière ?

Je lui laissai la chance de prendre place, sans pour autant lui donner mon prénom pour l'instant. J'étais trop concentrée à le regarder tirer sa chaise et prendre place gracieusement. Il semblait insister et attendre, c'est à ce moment que je réalisai, que je ne lui avais répondu qu'à moitié.

Je me prénomme Elizabeth mais, tous m'appelle Lizzy, moins difficile à retenir. Et c'est demoiselle, bien naturellement.....

Je pris mon verre que je portai à mes lèvres très lentement, les laissant cueillir le réservoir plus que froid de cette pulpe rose, qui l'entourait déjà pour recevoir le liquide fort qui descendit le long de mon oesophage rapidement, m'arrachant une grimace par la qualité de ce breuvage en alcool. Je repris rapidement aisance, ne voulant rien laisser au hasard mais déjà, un large sourire sur les lèvres de l'homme. Ce qui ne m'empêcha pas de poursuivre.

Alors, dites moi, allez-vous satisfaire ma curiosité Bagerand ? Que faites-vous ici ? Vous n'avez pas trop l'apparence d'un Breton à moins que je ne me trompe ?

Cela m'aurait surpris, je me trompais rarement sur les gens mais, j'avais assez vu de souillons bretons pour savoir que lui n'en était pas un. Je voulais un peu plus en apprendre sur celui qui partageait ma table.

Bagerand a écrit:: Il s’était contenté de lui sourire largement lorqu’elle lui avait répondu

Bien certainement, n'est-ce pas ce qui vous alléchait à ce point pour envoyer la tavernière ?

Bagerand tira donc la chaise faisant face à la jeune femme, y prit place et l'avait écouté se présenter sous le charmant nom d'Elisabeth qu'il préféra à celui de Lizzy. Elle reprit son verre, il en l'accompagna dans ce geste, comprit à la grimace qu’elle fit en avalant une gorgée du breuvage, qu’elle ne devait pas être plus bretonne que lui. La dévisageant discrètement avant qu’elle ne repose son verre, il se pensa qu’elle pouvait très bien être de la même trempes que lui. De ces gens qui préfèrent établir leur propres lois plutôt que de suivre comme des toutous, celle établies par des nobliaux attardés. A voir sa tenue, il ne pouvait guère en être autrement. Cette fille devait avoir eut quelques déboires et était venue se planquer ici, ou peut-être attendait-elle quelqu’un. Tout était envisageable et une chose était certaine pour l’homme, cette femme était comme lui : de passage.

Alors, dites moi, allez-vous satisfaire ma curiosité Bagerand ?

Il reposa son verre vide sur la table et plongea ses yeux clairs dans le sombre des siens, cherchant à sonder le fond de sa pensée.

Pourquoi pas Elisabeth…. Vous avez là un prénom digue d’une Reine, que j’avoue préférer à votre petit nom….

Que faites-vous ici ? Vous n'avez pas trop l'apparence d'un Breton à moins que je ne me trompe ?

Comme vous je pense… Son visage s’éclaira d’un sourire charmant. Je viens me restaurer… sans doute passer la nuit… pour ensuite reprendre ma route…

Il n’allait certainement pas lui dire ce qu’il l’avait mené dans ce trou perdu tout comme il n’allait pourquoi il était arrivé là plutôt qu’ailleurs. Un cours instant il se revit deux mois plutôt dans un bouge de Carcassonne où il avait fait la rencontre de ce qu’il pensait être son futur. Les terribles membres des Revenge. L’avoine qu’il avait mis à ce Death, qui se prenait pour dieu tout puissant, les coups qu’il avait pris et la salle du rade qu’ils avaient mis sans dessus dessous. Le chef de la clique, ce Lazard qui l’avait laissé les suivre jusque Valence.
Devait fulminer le Maitre du clan depuis qu’il s’était tiré avec la fille…

… Je vais où le vent me guide.. un jour dans une ville… le lendemain dans une autre…

Il fit signe à la tenancière en levant un bras afin qu’elle vienne à eux tout en poursuivant l’enrichissement de la curiosité de la damoiselle.

Un verre de vin de pays vous plairait-il ?
…Effectivement Elisabeth… je ne suis pas du pays.. Mais vous non plus on dirait… Que fait donc une damoiselle seule ici ?

Préciosa15 a écrit:: Préciosa terminait de débarasser les tables vides, lorsqu'elle vit le sieur attablé avec la demoiselle brune au fond de la salle lui faire signe.
Elle se dirigea donc vers lui, non sans jeter un regard sur le couple qui mangeait un peu plus loin. Ils semblaient être en pleine discussion.

Dequerne a écrit:: Oui, voyons ce que cette ville à offrir, cela peut peut-être être intéressant....

Cette phrase Antoine ne l'entendit qu'à demi, trop concentré sur ce pied qui lui taquinait l'entre-jambe vers laquelle il baissa un regard plein de malice, un sourcil relevé. Si Ivy se voyait en appétit il n'en faudrait pas beaucoup plus pour éveiller le sien, car déjà ses braies recélaient bien moins d'espace qu'il y a peu...
Un gémissement échappé, il ferma les yeux en relavant la tête tout en feignant de s'intéresser à nouveau à son repas, mais il dit alors au Poison:

Euh... Ivy... si tu poursuit plus en avant c'est moi qui va t'offrir quelque chose d'intéressant... et c'est pratique d'être dans une auberge sans doute aucun...

Il lui adressa un sourire sans équivoque tout en se remémorant cette nuit de volupté à Carcassone, pourtant se déroulant à quelques centimètres d'un cadavre, et par contraste cela en fit tout son charme. Cette croupe de déesse qu'a Ivy, au galbe parfait, au grain de peau rivalisant avec le meilleur satin, une voix sans nulle autre pareille dans l'expression impudique de son plaisir, et voilà qu'Antoine se voyait à nouveau habité par ce désir qu'elle seule avait le talent d'éveiller à cette intensité. Il libéra un large soupir terminant sa dégustation. Dequerne revint à un sujet encore une fois pécunnier et rajouta à voix basse:

Nous sommes en bord de mer, il y a un port, des bateaux, des marins trop bavards, des entrepôts et des nuits plus propices à leur "visite"...
Ce village recèle des richesse pour l'heure insoupçonnée, et des armateurs à cambrioler. Dieu m'en est témoin que si nous n'avons pas la possibilité d'enrichissement c'est qu'on s'y prend comme une équipe des bras cassés...
De plus, tes talents d'infiltration seront requis et je ne doute nullement que ta taille de guêpe puisse te permettre de te faufiler par les vasistas les plus étroits... et quelle taille de guêpe de surcroit...

Il lui adressa un sourire qu'elle seule pouvait comprendre, puis reprenant un peu de ses aliments en bouche il se mit en fixer au loin le plancher, mais il ne le regardait pas, ses pensées étaient déjà bien loin, tentant de trouver un plan rapide et lucratif, puis s'emparant de son verre il en bu une gorgée et rajouta sans le lâcher, ponctuant d'un geste sur de l'index ses propos:

On va pas lambiner, finit les petits coups sans envergure, là on va taper gros, on va "viser du lourds" quitte à s'introduire directement dans une cale ou le carré du capitaine en quête de sa cassette d'écus dont il est mandaté pour rémunérer les mâtelos.
On va faire dans le rapide, le brutal, sans vergogne, ni regret ni remord, même si ce coup-ci se serait plus risqué on va se les faire en or, si tu vois ce que je veux dire...
Y'en a marre de toutes ces conneries sans prétention, là on va le faire avec panache, mais sans douceur...

Plus il avançait dans son explication et plus son ton se rafermissait, il semblait de plus en plus déterminé à vouloir accomplir ce dessein légitime de tout criminel: s'enrichir...
Il allait reprendre par un "Et..." mais il interrompit abruptement son propos, percevant du coin de l'oeil la venu de la propriétaire:

Donc, pour madame, voici l'agneau saignant à souhait comme elle me l'a indiqué, et l'assiette pour monsieur. Ma cervelle ne m'ayant pas fait défaut, j'ai également apporté de votre part madame, un verre de chouchenn bien frais à la dame dont vous m'avez parlé. La plus grande qualité d'une tavernière, c'est d'avoir une excellente mémoire et une discrétion à toute épreuve. Et croyez moi, il en faut, car vous n'avez pas idée de ce qui peut se passer dans les auberges, personnellement, plus rien ne m'étonne.

Elle avait du caractère cette femme mais elle se frottait à Ivy, et là elle s'y prenait mal. Antoine percevait dans le regard du Poison cette tension qu'il reconnaissait bien à présent: l'envie de meurtre...
La propriétaire avec un sourire ironique mais charmant ajouta :

N'hésitez pas à m'appeller si vous avez besoin de moi, j'ai d'autres clients à m'occuper. Bon appétit messieur-dame.

Trop conscient de ce qu'il pouvait se produire Antoine reprit vivement en main les événements en coupant court, en essayant de capter le regard d'Ivy:

Oui oui nous n'y manqueront pas, merci bien...

Il la vit contenir son élan rageur pendant que Préciosa se dirigea vers une table du fond pour aller vaquer à ses occupations. Dequerne vit se dissiper une situation qui faillit passer à deux doigts du carnage. Ivy s'exprima sans douceur, relâchant verbalement dans l'atmosphère ce qu'elle venait de contenir et à cela Antoine répliqua:

Oui je sais bien Ivy, mais on ne la charcute pas tant qu'on a pas "papoté de la pluie et du beau temps" avec elle, ce n'est que partie remise, il nous faut sa bonne volonté pour la faire parler du coin, quitte à la faire boire et jouer "les grands copains", après, on avisera...

Bien qu'un froid fusse jeté, il sentait se relâcher la tension et ce serait l'agneau qui en pâtirait à coups de fourchettes....

Ivy a écrit:: Supplice, caresse, damnation d'aguicheuse experte qu'elle était. Ivy continue de faire mourir d'envie Dequerne de son pied entre ses cuisses, taquine et coquine, le regard empli de malice. Elle lui sourit pendant qu'il tente de manger mais, sa concentration est ailleurs. Elle ne perdit rien de ce petit gémissent les yeux fermés pendant qu'une légère élévation se faisait dans ses braies pour faire naitre un sourire plus moqueur de la part du Poison.

Euh... Ivy... si tu poursuis plus en avant c'est moi qui va t'offrir quelque chose d'intéressant... et c'est pratique d'être dans une auberge sans doute aucun...

Son sourire s'élargit plus encore, que de douces promesses auxquelles elle voulait se livrer. Aucune autre personne depuis Lazard ne lui avait fait ressentir des frissons mis à part lui. De l'excitation, de l'envie oui mais, pas ultime frémissement que son corps redemandait avec toujours autant de vigueur. Le besoin de récidiver toujours et encore.... Bien qu'il ne fût qu'amant, quels amants ils faisaient....

Oui.... Des promesses.... Encore et toujours.... J'adore quand tu prends cet air assuré que tu auras de moi tout ce que tu veux....

Le défi dans le timbre de voix, un sourire presque angélique qui tarissait ses traits. Elle adorait jouer avec lui, même pour céder volontairement à la toute fin. Elle le laissa se déconcentre de cette palpitation dans ses braies et lui exposer son plan pour les jours à venir, pour un avenir prometteur. C'était toute fois alléchant ce qui lui présentait. Surtout pour le temps que cela durerait avec elle. Elle savait où elle se trouvait aujourd'hui mais, jamais où on l'attendrait demain. Elle prenait ce qui passait tant que ça lui plaisait. Ensuite... bien, autre chose, sans remords ni regret. Elle allait lui répondre que tout cela lui mettait l'eau à la bouche lorsque ce fut son plat d'agneau qui fut mis devant elle par la serveuse. Les arômes gourmandes diffusaient déjà leur effluves. Elle avait faim...

Donc, pour madame, voici l'agneau saignant à souhait comme elle me l'a indiqué, et l'assiette pour monsieur. Ma cervelle ne m'ayant pas fait défaut, j'ai également apporté de votre part madame, un verre de couchent bien frais à la dame dont vous m'avez parlé. La plus grande qualité d'une tavernière, c'est d'avoir une excellente mémoire et une discrétion à toute épreuve. Et croyez moi, il en faut, car vous n'avez pas idée de ce qui peut se passer dans les auberges, personnellement, plus rien ne m'étonne.

Ivy senti son sang ne fait qu'un tour dans ses veines. La petite sotte, elle savait à qui elle se frottait celle là ? Non mais.... Les traits beaucoup plus crispés que quelques minutes auparavant, son pied s'égarant de ses tâches excitatrices pour prendre possession de ses moyens. Elle empoigna son couteau sur la table, ses doigts le tenant si fermement que ses jointures en blanchirent. Elle allait lui faire un deuxième sourire, un beaucoup plus franc que ce premier qu'elle affichait narquoisement. Espèce de petite garce d'insolente !

N'hésitez pas à m'appeller si vous avez besoin de moi, j'ai d'autres clients à m'occuper. Bon appétit messieurs-dame.

Oui nous n'y manqueront pas, merci bien...

Dequerne avait remarqué que le Poison ne se contenait plus. Elle allait lui agripper le poignet et la ramener contre elle mais, la garce de tavernière avait déjà filé vers le couple plus loin. Les dents serrées, le visage ravagée par la colère elle regarda son complice, ces yeux cristallins semblaient devenir de plus en plus pâle malgré que régnait en elle un volcan près à exploser.

Non mais t'as vu cette sale peste.... Y'en a marre de ce genre de connasse. Je ne vais pas la laisser s'en tirer aussi facilement.

Son poing libre cogna sur la table de bois, la faisant vibrer sous l’impact pendant qu’elle allait se lever et lui faire sa fête, Dequerne su la retenir par des yeux calme et une voix apaisée.

Oui je sais bien Ivy, mais on ne la charcute pas tant qu'on a pas "papoté de la pluie et du beau temps" avec elle, ce n'est que partie remise, il nous faut sa bonne volonté pour la faire parler du coin, quitte à la faire boire et jouer "les grands copains", après, on avisera...

Naturellement l’ébène maugréa plusieurs injures de toutes sortes, furibonde mais se rasseyais.

Je te jute qu’elle va me payer ça….

Elle chapotta dans son assiette mangeant à peine finalement, les nerfs en boule, son plat ne lui disait plus rien, jetant des regards à cette femme qui se pavanait avec cet air hautain sur le visage. Si Ivy arrivait à l'avoir dans un coin, valait mieux pour elle qu'elle connaisse ses prières, Aristote lui-même ne pourrait rien pour elle tout compte fait.

Elle finit par se calmer et mangea avec peu d'appétit.Vallait surement mieux changer de sujet.

C'est bon, je suis partante pour tes projets. Je crois qu'avec autant de tête comme '' elle ''.

Elle lui désigna la tavernière d'un coup de menton en sa direction.

Je ne risque pas de m'ennuyer de toute façon. Et qui plus est, je n'ai nulle autre endroit où aller pour le moment. Lazard est introuvable. Aussi bien profiter de ce que j'ai sous la main finalement. Et la compagnie, n'est pas trop mauvaise.

Elle lui sourit, un peu moins furibonde et colérique mais, ses envies de meurtres toujours aussi présent et bouillant dans cette femme loin d'être d'une gentillesse exemplaire.

Dequerne a écrit:: Antoine vit le poison fulminer, la rage s'exprimant par tous les pores de sa peau, son regard se teintait de haine, flamme que Dequerne aimait tant voir danser au sein de ces yeux cristalins et azurés. A n'en point douter Ivy aurait à de défouler ce soir, et il se verrait bien l'objet de ses envies qu'elle libérerait comme elle en avait l'habitude, dans un corps à corps intense, sauvage, presque animal...
Ca promettait mille délices...

Elle rajouta :

Je te jute qu’elle va me payer ça….

Inclinant la tête de biais en lui adressant un air appaisant il lui dit:

Laisse donc filer, elle aussi n'en vaut pas la peine... comme tu dis si bien...

Ivy était la seule à comprendre le sous-entendu qui pouvait aussi s'appliquer à cette situation et à cette perception. Le repas se déroula sans heurt, bien que la poison darde la propriétaire d'un regard hargneux, délaissant le plat devant elle en n'en mangeant que fort peu. L'agneau ne fit pas long feu dans l'assiette d'Antoine, lui par contre était en appétit et en silence il méditait intensément ses plans tout en savourant cette viande à peine saignante et si tendre. Son palais de fin gourmet était à l'honneur et ça changeait des miches de pain au lard et au fromage dont il faisait ses repas depuis une semaine, voulant tout d'abord terminer ses réserve. La seule vraie viande relevant son quotidien était Ivy... mais il la dévorait d'une tout autre manière...
Il fut sortit de ses pensées par une phrase lancé spontanément par le poison:

C'est bon, je suis partante pour tes projets. Je crois qu'avec autant de tête comme '' elle ''. Je ne risque pas de m'ennuyer de toute façon. Et qui plus est, je n'ai nulle autre endroit où aller pour le moment. Lazard est introuvable. Aussi bien profiter de ce que j'ai sous la main finalement. Et la compagnie, n'est pas trop mauvaise.

Antoine la regardait, tout sourire puis se lança dans une long monologue, lui expliquant posément ses plans et les moyens d'y parvenir.

[ Bien plus tard dans la soirée ]

Le repas toucha à sa fin, et sans arreter de manger il détaillait tout, passant au crible chaque option, argumentant plus précisément lorsque Ivy désaprouvait, optant pour moins complexe ou au contraire plus détaillé, il l'écouta donner son avis et ses attentes. Tous les clients partaient en direction de leurs chaumières et il ne restait plus dans les lieux qu'Antoine, Ivy, et le couple inconnu qui semblait avoir lié un "chaleureux contact". Et a un moment, discretement, Dequerne partit commander un digestif à emporter, prétexte pour parler à la patronne du coin. Il en appris beaucoup sur le coin, apprenant la présence d'un cloitre abandonné à quelques lieux de là. Idée intéressante que d'aller y jeter un oeil car souvent ce genre de lieu peu receler bien des cachettes pour y cacher des deniers, l'église est fort riche et au moins si c'était peine perdue Antoine s'en serait au mois enquérit.

Au dehors pendant ce temps la nuit avait posée son regne depuis fort longtemps et la lune entre deux nuage nimbait d'argent le sol de cette campagne bretonne. Dequerne et Ivy, au comble de la fatigue, décuplée par l'ivresse, prirent une chambre et montèrent à l'étage afin d'y dormir d'un lourd sommeil.

[ Le lendemain matin, sur le départ ]

Quelques provision furent achetée auprès de la taverniere, puis les deux complices prirent un petit déjeuner salvateur. Ils rediscuterent de leurs options et se décidèrent de tenter d'abords le moins risquer, visiter ce cloitre abandonné. Le couple de la veille ayant visiblement lié une certaine forme "d'amitié" redescendit les marches de l'escalier menant aux chambres sous le regard scrutateur de Dequerne, esquissant un sourire malicieux à l'homme qui était, semble-t-il, parvenu a ses fins, à moins que cela soit la brunette... qui sait...

Le soleil entamait une nouvelle ascension sur cette journée possiblement riche en surprise, et les deux compères, Ivy et Dequerne, reprirent leur chemin dans la fraicheur matinale de ce début d'Automne...

...sans se douter qu'ils étaient suivit pour une obscure raison...